Rajoy assure que l’Espagne sortira de la crise avec l’aide de l’UE

photo_1338646893615-1-1.jpg
à Madrid (Photo : Pierre-Philippe Marcou)

[02/06/2012 14:22:54] MADRID (AFP) Le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy s’est dit convaincu samedi que son pays sortirait de la crise grâce à “ses propres efforts” et avec l’aide de ses partenaires européens, dans un “message de sérénité” destiné à apaiser les craintes d’un sauvetage international de l’Espagne.

“L’Espagne, bien qu’il n’y paraisse pas en ce moment, est un pays très solide”, a assuré M. Rajoy, qui intervenait dans le cadre d’une rencontre économique à Sitges (est), rappelant qu’il s’agissait de la cinquième économie de l’Union européenne et de la quatrième de la zone euro.

L’Espagne “sortira de la tourmente grâce à ses propres efforts et avec le soutien de nos partenaires communautaires” parce que “ce qui est en jeu ce n’est pas seulement l’avenir économique de l’Espagne mais le maintien même de l’union monétaire européenne”, a-t-il souligné.

Les marchés doutent de la capacité de l’Espagne à faire face à ses engagements financiers sans aide extérieure alors qu’elle doit voler au secours de son secteur bancaire et de ses régions endettées.

L’Espagne a connu une semaine noire au cours de laquelle la Bourse est tombée à son plus bas niveau depuis avril 2003, tandis que la prime de risque qui mesure l’écart avec les emprunts d’Etat allemands, référence du marché, a atteint 540 points.

“Nous ne sommes pas libérés des menaces et n’allons pas y céder”, a poursuivi M. Rajoy, relevant que l’Espagne n’était pas le seul problème auquel était confrontée l’UE, ni le pire.

“Je veux adresser ici aujourd’hui un message de sérénité (…) parce que nous savons ce qu’il se passe et ce qu’il faut faire”, a-t-il affirmé.

S’il est urgent de régler la situation espagnole, il ne l’est pas moins de résoudre les problèmes de l’ensemble de l’union monétaire”, a déclaré le chef du gouvernement, appelant à des mesures pour réduire les coûts de financement des pays et à la création d'”instruments pour la capitalisation directe de la banque européenne”.

Fragilisées par leur forte exposition à un secteur immobilier sinistré depuis l’éclatement de la bulle en 2008, les banques espagnoles inquiètent les investisseurs depuis que Bankia a demandé une aide de 19 milliards d’euros, ce qui chiffre à 23,5 milliards au total son sauvetage si l’on y ajoute une injection de fonds antérieure.

“Je n’ai aucun doute sur l’immense majorité des institutions financières qui sont en Espagne”, a affirmé M. Rajoy, attribuant la responsabilité des problèmes rencontrés par le secteur bancaire à la crise frappant l’Espagne, qui est retombée en récession et connaît un taux de chômage record de 24,44%.