Rendez-vous incontournable des promoteurs immobiliers avec les Tunisiens Résidents à l’Etranger (TR.E), notamment en France, le Salon de l’Immobilier Tunisien à Paris (SITAP) a, comme d’habitude, tenu ses promesses. Selon la formule consacrée, le bilan de l’édition 2012 est globalement positif. Les responsables d’ORSAF en étaient absolument convaincus –avant même la fin de la manifestation- sur la base d’un indicateur absolument irréfutable: le nombre, très important, de photocopies de cartes d’identités effectué par le commissariat du SITAP, et qui marquent l’amorce d’une procédure devant en principe déboucher sur l’acquisition d’un bien immobilier.
Bien sûr, le degré de satisfaction est inégal d’un exposant à un autre. Par exemple, Mme Zeineb Guellouz, responsable de la Société Hichem de Promotion Immobilière (SHPI) estime que la 5ème session du SITAP «a enregistré beaucoup mois de visiteurs que les précédentes. Haithem Hentati (MirMar Group) n’est pas loin de partager ce constat. Il affirme que «pour notre première participation, nous sommes très loin de nos objectifs. Le salon était très calme».
L’immobilière Ben Guirat, qui en est, elle aussi, à sa première participation, est plutôt satisfaite. Selon Atef Ben Guirat, cette première expérience s’est plutôt bien déroulée. «Nous avons eu des contacts et les gens étaient intéressés». Mais d’après ce jeune dirigeant, le problème pour les promoteurs immobiliers se pose en ces termes: «Les promoteurs opérant dans les logements économiques ne peuvent pas tous venir au SITAP, en raison du coût de la participation. Ceux qui sont positionnés dans le haut standing peuvent se le permettre, mais les Tunisiens Résidents à l’Etranger veulent surtout des logements économiques».
Le bilan de l’expérience de l’Immobilière Lamine, dont l’offre est dans l’économique, tend à accréditer l’interprétation selon laquelle les logements haut standing ont tendance, actuellement, à se vendre mal pendant le SITAP mais également en Tunisie. Ridha Ben Lamine, gérant, se frotte les mains. «Nous avons eu beaucoup de visites. Certains vont revenir avant la fin du salon avec le reste de la famille pour valider leur choix. Mais ils ne concluront qu’après avoir visité le logement choisi pendant les vacances».
S’il est plutôt moyen pour certain, le bilan de leur participation au SITAP est jugé absolument positif pour d’autres. La Banque de l’Habitat est certainement parmi les plus satisfaits et, partant, les plus enthousiastes.
Lorsqu’on lui demande ce que le Salon de l’Immobilier Tunisien à Paris a apporté à la BH, qui en est le sponsor depuis cinq ans, Mme Lamia Tlili, directrice commerciale, répond avec beaucoup d’enthousiasme que cette manifestation a permis à sa banque d’«augmenter considérablement le nombre de clients parmi les Tunisiens Résidents à l’Etranger (TRE). «Avant, nous nous adressions à la première génération. Depuis deux ans, nous attirons des jeunes de la deuxième et même troisième génération qui veulent avoir un pied à terre en Tunisie», souligne notre interlocutrice.
La banque a également pu, grâce à cette manifestation, dépasser «la vision superficielle» de la BH en tant que «CNEL» (Caisse Nationale de l’Epargne Logement, ce que cette institution était à l’origine avant d’être transformée en banque) qui lui collait à la peau «alors qu’elle a d’autres produits que l’habitat».
Alors que cela est difficile durant les vacances, car «le Tunisien revient généralement pour de très courtes durées», la BH a pu durant les différentes sessions du SITAP «vulgariser» son offre qui inclut une large palette de services parmi lesquels le transfert d’argent, le financement de projets, et du conseil aux acquéreurs potentiels de logements. En effet, sachant que celle-ci en finance une bonne partie, ceux-ci «font confiance à la BH pour qu’elle les informe sur la solvabilité des promoteurs ».
D’ailleurs, le SITAP est en train de devenir, pour toutes ces raisons, le lieu de rencontre avec les opérateurs de l’immobilier préféré des TRE. «Nous avons à Tunis un bureau chargé des relations avec cette communauté, et beaucoup nous disent en cours d’année qu’ils viendront nous voir au SITAP», note Khaled Zaouchi, directeur central de la commercialisation.
Eux aussi très satisfaits des résultats de leur participation à l’édition 2012 du SITAP, les responsables des sociétés immobilières du groupe de la Banque Nationale Agricole (BNA) estiment qu’il faut maintenant penser à apporter un nouveau souffle à cette manifestation. L’un d’entre eux, Taoufik Ben Mlouka, p-dg de la SIVIA, propose par exemple pour cela de rendre le SITAP itinérant et de l’organiser «alternativement à Marseille et à Paris».