Société générale : l’ancien trader Jérôme Kerviel jugé en appel à Paris

photo_1338784323348-1-1.jpg
érôme Kerviel à son arrivée au palais de justice le 4 juin 2010 à Paris (Photo : Martin Bureau)

[04/06/2012 04:33:09] PARIS (AFP) Le procès en appel de l’ancien trader Jérôme Kerviel, 35 ans, lourdement condamné en 2010 pour une perte record de près de 5 milliards d’euros à la Société Générale, s’ouvre lundi matin à Paris.

L’audience doit débuter à 09H00 devant la chambre 5-12 de la cour d’appel, siégeant dans les locaux plus vastes et prestigieux de la première chambre. Le procès est prévu jusqu’au 28 juin, à raison de deux jours et demi d’audience par semaine.

En première instance, Jérôme Kerviel avait écopé de cinq ans de prison dont trois ferme et de dommages et intérêts à hauteur de la perte que la banque dit avoir subie par sa faute, soit 4,9 milliards, une somme impossible à rembourser.

Il lui est reproché d’avoir pris, sans mandat et à l’insu de sa hiérarchie, des positions spéculatives hors normes sur des marchés à risque, atteignant parfois des dizaines de milliards, et d’avoir déjoué les contrôles avec des opérations fictives, de fausses écritures et des mensonges répétés.

Tout en admettant avoir perdu le sens des réalités, il répète que son seul but était de faire gagner de l’argent à la banque et affirme que ses supérieurs hiérarchiques étaient au courant de ses méthodes, ce que tous contestent.

A son premier procès, il avait pour avocat Olivier Metzner, pénaliste sexagénaire réputé, qui s’est retiré du dossier à deux mois de l’appel pour cause de divergences avec son client sur la stratégie de défense à adopter.

Il sera cette fois défendu par le jeune et très médiatique David Koubbi, 39 ans, qui est d’emblée parti à l’attaque en déposant deux plaintes contre la Société Générale, pour escroquerie au jugement et pour faux et usage de faux.

La banque, ulcérée, a riposté avec deux plaintes en dénonciation calomnieuse, laissant présager d’échanges tendus à ce nouveau procès, tenu encore une fois sur fond de dérives persistantes de la finance mondiale.