3- Pour une attention particulière aux quartiers populaires et aux espaces périurbains
Des politiques spécifiques doivent être conçues en faveurs des quartiers populaires et des espaces périurbains dans l’ensemble du pays. Les quartiers populaires, en majorité d’anciens quartiers d’habitat spontané (à l’instar de Ettadhamen et Jbel Lahmar), sont caractérisés par une forte densité et une relative dégradation de la qualité de vie qui, conjugués au taux de chômages élevés, rendent l’équilibre social actuel très instable et susceptible de se rompre à n’importe quel moment. Aux actions classiques de réhabilitation des infrastructures au sein de ces quartiers doivent s’ajouter des programmes sérieux en matière d’emploi, de services, d’espaces publics et d’animation.
En matière d’emploi, des programmes intégrés de formation, d’aménagement d’espaces d’activités, de micro crédits et d’encadrement des jeunes et nouveaux investisseurs doivent être instaurés. Les services urbains divers sont appelés à être généralisés ainsi que la diffusion d’espaces publics de proximité (squares, jardins…) afin de remédier à l’effet de surdensité et de la prédominance de la fonction résidentielle. Enfin, une attention particulière doit être donnée à la question de l’animation de ces quartiers à travers un réseau dense d’institutions dédiées à la vie culturelle et sportive.
Les espaces périurbains méritent à leur tour une attention particulière. La préservation de l’agriculture urbaine et périurbaine passe par une stratégie spécifique à cet effet qui, actuellement, fait défaut. Une intégration multifonctionnelle de ces espaces dans la ville pourrait contribuer à dépasser les limites des simples réglementations de protection.
Les agglomérations situées dans ces aires périurbaines et qui sont habités souvent et à des proportions importantes par des personnes à revenus limités doivent également être au cœur des propositions urbaines afin de ne pas exclure et marginaliser ces populations.
4- Gouvernance des territoires et développement
En accompagnement d’une décentralisation (et d’une déconcentration) effective, concertation à grande échelle et participation effective seront le mot d’ordre du futur système de gouvernance territoriale. A l’échelle régionale (grandes régions et gouvernorat) comme à l’échelle locale, les différents acteurs du développement économiques et social ainsi que la société civile et les habitants intégreront les processus décisionnels. Cela pose la question de la mise en oeuvre de la démarche participative. La quasi-inexistence d’expériences significatives dans le passé et la faible initiation des différents acteurs aux approches en la matière risquent de rendre difficile l’instauration des démarches participatives ou de la limiter à des actions d’annonce sans intégration effective des acteurs dans le processus décisionnel.
Interrogées sur l’effet de la décentralisation plus effective sur leurs activités, les entreprises questionnées dans le cadre de l’enquête de l’IACE ont formulé deux lots de réponses. Pour le premier lot, la décentralisation ne semble pas avoir des effets directs sur l’activité des entreprises en question. Cependant, pour le second lot, des effets positifs sont attendus en
termes de «compétitivité», de «meilleure performance de l’action publique et plus d’adaptation aux besoins de l’entreprise, d’accélération des procédures et d’amélioration des services rendus aux entreprises».
Certaines réponses ont souligné des effets indirects par le biais de l’augmentation de l’autonomie des régions qui aboutira à un «développement des infrastructures et des équipements» et la formation d’une «cohésion locale forte», éléments fort importants pour le développement socio-économique.
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Source : Etude IACE
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