Qantas va connaître sa 1ère perte nette annuelle depuis la privatisation

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éroport de Melbourne en août 2011 (Photo : William West)

[05/06/2012 09:34:08] SYDNEY (AFP) La compagnie australienne Qantas, en cours de restructuration, a piqué du nez au cours de l’exercice 2011-2012, lestée par le pétrole cher et la crise en zone euro qui lui vaudront une première perte nette annuelle depuis sa privatisation en 1995.

L’avertissement publié mardi par le transporteur, dont les pertes à l’international pèsent lourdement sur le résultat, a sévèrement secoué le titre à la Bourse de Sydney.

L’action Qantas a dévissé de 20% en séance, à 1,140 dollar – un plus bas historique -, avant de remonter et de terminer en baisse de 18,6%, à 1,155 dollar, cependant que la Bourse australienne finissait en hausse de près de 1%.

Dans un communiqué à la Bourse, Qantas dit tabler sur un bénéfice sous-jacent avant impôt – son principal indice de performance – de 50 à 100 millions de dollars australiens (39-78 millions d’euros) pour la période juillet 2011-juin 2012, contre 552 millions de dollars sur la période correspondante de 2010-2011.

Un résultat insuffisant pour compenser les quelque 380 millions de dollars de charges de restructuration engagées pour depuis août 2011 pour réorganiser l’entreprise.

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éfrence de presse à Sydney (Photo : Torsten Blackwood)

Qantas explique ces résultats par la flambée des cours du pétrole, la cherté du dollar australien face au dollar américain ainsi que les conflits sociaux internes qui lui ont coûté des dizaines de millions de dollars l’an dernier.

En outre, dans un environnement de plus en plus concurrentiel et en pleine crise de la dette dans la zone euro, Qantas n’est toujours pas parvenue à redresser sa division internationale, chroniquement déficitaire. Elle devrait quasiment doubler sa perte opérationelle d’une année sur l’autre, à 450 millions de dollars contre 216 millions.

“Je n’ai jamais vu une telle détérioration de la rentabilité de Qantas international (…). C’est une perte assez impressionnante”, a réagi à la radio l’analyste Tony Webber, un ancien haut cadre financier de la compagnie.

A l’inverse, sa division intérieure et sa filiale low-cost Jetstar devraient dégager un bénéfice imposable combiné de plus de 600 millions de dollars australiens.

“Nous restons déterminés à ramener Qantas international à la rentabilité en 2014 et à faire en sorte que les opérations internationales et intérieures soient ensemble durablement excédentaires d’ici cinq ans à compter d’août 2011”, a commenté le PDG Alan Joyce.

Alan Joyce a lancé depuis près d’un an la restructuration de l’entreprise qui passe par des centaines de suppressions de postes, la réorientation du développement vers l’Asie et la scission de ses activités.

Jusqu’ici regroupées sous la bannière de Qantas Airways, les divisions internationale et intérieure auront chacune leur directeur général et publieront leurs résultats de manière distincte, à partir de juillet.

Qantas va supprimer ses rotations étrangères déficitaires, réduire l’investissement et refondre ses activités de maintenance, avec l’objectif de réaliser plus de 300 millions de dollars d’économies annuelles.

Avec 3 milliards de dollars de liquidités, Qantas a néanmoins les reins solides, a souligné Alan Joyce mardi.

“Le groupe a garanti son financement pour la plupart de ses livraisons d’appareils prévues en 2012-2013 et prévoit de financer le reste de ses engagements par le flux de trésorerie, ses fonds propres et sa dette disponible”, a-t-il affirmé.

Sur le premier semestre 2011/12 (juillet-décembre 2011), Qantas a affiché une chute de 83% de son bénéfice net, à 42 millions de dollars australiens.

La compagnie publiera ses résultats annuels le 23 août.