Une délégation, conduite par le ministre du Transport, Abdelkrim Harouni, s’est rendue lundi 4 juin 2012 dans le gouvernorat de Sfax pour annoncer 258 projets dans la région d’un coût estimé à 450 millions de dinars tunisiens, et ce dans le cadre du budget complémentaire de l’Etat pour l’année 2012.
Au cours d’une réunion tenue dans un hôtel de la ville de Sfax en présence des cadres régionaux et les représentants des structures de la société civile, Abdelkrim Harouni a expliqué que la région de Sfax, qui était marginalisée sous l’ancien régime, va bénéficier de projets concrets qui concernent plusieurs secteurs.
Dans cette optique, le ministre a annoncé un ensemble de projets et de programmes pour le transport ferroviaire, routier et maritime, notamment entre Sfax et les îles Kerkennah.
Ainsi, le parc de la Société régionale de transport sera renforcé par 30 bus en 2012 et des fonds ont été alloués pour l’amélioration de la rentabilité du port commercial de Sfax, le réexamen de ses secteurs d’activité, sans oublier la poursuite du projet de métro dont les études ont déjà commencé.
Quant au ministre du Développement régional et de la Planification, Jameleddine Gharbi, qui faisait partie de la délégation, il a indiqué que les spécificités de la région, notamment la culture de l’initiative et l’économie immatérielle lui confèrent la capacité de créer et d’impulser la dynamique du développement, au niveau national.
De son côté, le ministre de l’Industrie, Mohamed Lamine Chakhari, a indiqué que Sfax, le plus grand pôle industriel du pays, va bénéficier de projets pour la consolidation de son industrie, au niveau de l’infrastructure de base et l’aménagement des zones industrielles, en particulier à El Hencha, Agareb et Jebeniana.
La secrétaire d’Etat à l’Habitat, Chahida Bouraoui, a présenté un ensemble de nouveaux projets, dans le secteur routier, dont les investissements sont estimés à environ 73 MDT, ainsi que le bitumage de 140 km de pistes vicinales, dans les différentes délégations, outre des projets d’aménagement dans les quartiers populaires. La ministre de l’Environnement, Mamia El Banna, a indiqué que les priorités de son ministère vont à l’instauration d’un programme de mise à niveau des entreprises économiques en la matière, la réalisation d’une station de traitement des eaux usées, la mise à niveau des abattoirs et le démarrage d’une étude pour la préservation des systèmes écologiques aux îles Kerkennah.
Le ministre de la Culture, Mehdi Mabrouk, a souligné que les objectifs de la révolution, dans les domaines économiques et sociaux, ne seront pas réalisés aux dépens du secteur de la culture dont le budget a augmenté de 4 pc pour atteindre 787 MDT. Il a ajouté que ce budget va permettre de pallier les insuffisances dans les investissements culturels, dans la région de Sfax et les autres gouvernorats.
Pour sa part, le directeur général de la coordination régionale, Taïeb Zarai, a affirmé que le budget du Fonds national pour l’emploi dans le gouvernorat de Sfax est estimé à 21 millions de dinars, annonçant à ce propos le lancement d’un programme commun entre le ministère et les chambres professionnelles, destiné à orienter l’emploi vers des spécialités de forte employabilité.
Comme on pourrait s’y attendre, la rencontre a été marqué une vive polémique entre les intervenants qui soutiennent l’action du gouvernement et ceux qui la critiquent. En effet, Chokri Yaich, membre de l’Assemblée constituante, a critiqué le choix de certains projets proposés en faveur de la région, tels que le projet du transport urbain, mettant l’accent sur la nécessité d’engager des réformes sur le projet Taparura de manière à faciliter sa promotion auprès des investisseurs…
Le président de l’Association tunisienne des diplômés en chômage a fait part de son mécontentement à l’égard de ce qu’il a qualifié de favoritisme et des manoeuvres dans le traitement de leur dossier par certains responsables régionaux et locaux.
D’autres intervenants ont critiqué également le phénomène de la bureaucratie et la marginalisation des quartiers populaires et des délégations rurales, s’agissant des opportunités d’emploi, l’amélioration de la qualité de la vie et les moyens de lutte contre la désaffection des jeunes à l’égard de l’agriculture.
WMC/TAP