Tunisie : Appel au renforcement du contrôle technique des véhicules

Par : TAP

L’Agence Technique des Transports Terrestres (ATTT) est la seule structure, en Tunisie, apte à juger les qualités sécuritaires dans une voiture, sachant que celles-ci causent près de 30% des accidents graves, selon des enquêtes menées dans plusieurs pays européens, a relevé Lotfi Haj Salah, expert en automobile. “La prévention des accidents graves, à travers l’application de la procédure des véhicules gravement accidentés (VGA), est actuellement difficile en raison de l’absence d’un cadre réglementaire régissant cette procédure”, a fait savoir l’expert à l’occasion de l’organisation de la “Journée de l’expert”, à l’initiative de la Chambre syndiclae nationale des experts en automobile et matériel industriel.

L’expert estime que l’ATTT ne joue pas pleinement son rôle en matière de contrôle technique des véhicules, indiquant à ce propos que les dispositions stipulées dans la fiche de contrôle technique doivent être appliquées dans leur intégralité afin d’éviter la circulation de tout véhicule en mauvais état ou encore gravement accidenté.

Présentant l’exemple français au sujet de la procédure VGA appliquée, depuis 2010,  Jean-Claude Gillet, président de la Fédération internationale d’experts en automobiles (FIEA), a précisé que la VGA était “une réforme inéluctable en France, d’autant que les statistiques ont révélé que l’état des véhicules a une forte incidence sur la gravité des accidents”.

Il faut savoir que, pour déclencher la procédure VGA, quatre critères doivent êtres réunis: la déformation importante de la carrosserie, la liaison au sol (l’ensemble des élèments qui lient le châssis d’un véhicule au terrain doivent être en bon état), le dysfonctionnement de la direction des véhicules et l’état de certains éléments touchant à la sécurité des personnes (ceintures..), explique M. Gillet. Cette procédure prévoit une implication des forces de l’ordre et des experts dont les constats peuvent conduire à l’interdiction de la circulation de tout véhicule gravement accidenté, a-t-il expliqué.

Un certificat de conformité aux normes de sécurité peu toutefois être délivré en cas de réparation dudit véhicule. Mansour Nasri, président de la Fédération Tunisienne des Sociétés D ‘Assurance (FTUSA), a fait remarquer que l’assurance n’indemnise que les épaves économiques (véhicules réparables), car si une épave technique (véhicule gravement accidenté) est apparue, la voiture sinistrée devrait être obligatoirement détruite, avancant qu’un tel travail ne peut être fait que par un expert en automobiles opérant selon un cadre réglementaire bien déterminé. L’objectif, a-t-il soutenu, est de préserver le capital humain et de réduire les coûts superflus. Ainsi, 600 millions de dinars ont été consacrés, en 2011, à l’indemnisation des accidents de voitures, enregistrant une augmentation de 10% par rapport à 2010. La part de l’assurance-automobile dans le portefeuille d’assurance est estimée à 45%, a-t-il conclu.

WMC/TAP