Tunisie : Une Révolution verte et salvatrice!

Par : Autres

Les produits de base importés par la Tunisie sont constitués principalement des
céréales, de l’huile alimentaire
et du sucre. Ces produits pèsent plus d’un
milliard de dinars dans le déficit chronique de notre balance commerciale!

Ces denrées peuvent être produites localement. Pour ce faire, la terre arable ne
manque pas, mais ce qui manque c’est un apport hydrique substantiel afin
d’augmenter significativement les rendements et d’éliminer les écarts de
production inter-campagnes.

Les produits à 100% importés peuvent être produits aussi sur nos terres: maïs,
soja et betterave à sucre dont les sous-produits sont très utiles -pulpe pour le
bétail et mélasse pour la production de levure!

Ceci entraînerait une extension des terres cultivables régulièrement, telle que
la mise en culture des superficies arables du centre du pays et qui sont
d’habitude mises en jachère lors des années sèches.

Quant à l’effet d’entraînement sur le
développement socioéconomique, par leur
production à l’échelle locale, il est incommensurable: plein emploi des facteurs
de production dans le secteur agricole et des industries alimentaires,
repeuplement de nos campagnes, tarissement des sources de l’émigration
clandestine vers l’Europe voisine, arrêt de l’avancée du désert… Il s’agit en
fait d’une mue du pays tout entier!

Les besoins de ces apports d’eau sont déterminés par rapport à nos latitudes
selon l’empreinte hydrique desdits produits, comme suit:

tableau-07062012.jpg

Besoins de notre agriculture en eau de sources non conventionnelles : 17 015
Mm3

Ainsi, pour atteindre l’autosuffisance alimentaire de notre pays, pas moins de
17 Km3 d’apport hydrique supplémentaire et de source non conventionnelle sont
nécessaires pour cultiver nos terres en vue de combler notre grenier. Cet apport
peut être fourni par la technique de cogénération d’électricité verte et d’eau
dessalée par les Centrales à Concentrateur Solaire (CSP) à installer sur nos
côtes en coopération avec la Communauté européenne sur la base d’un échange
équitable: Eau Vs Électricité!

Ceci est devenu à porté de main à condition d’instaurer un partenariat
gagnant/gagnant avec nos voisins de la rive nord. En effet, notre quête pour de
tel apport d’eau n’a d’équivalent que la quête des pays européens pour une
électricité verte.

C- Le projet TuNur pourra-t-il être mis à contribution?

Le processus de cogénération promu par Desertec est déjà au point, et s’il
est adopté par TuNur, il peut nous fournir déjà 6 milliards de m3! En effet,
selon le directeur T. Gropp, de la Fondation allemande Desertec, promotrice
dudit projet, “un Km² de désert sur lequel s’implante une centrale à
concentration solaire (CSP) peut produire 250 million de KWh et 60 million de m3
d’eau dessalée par an“. Comme le projet nécessite 10.000 ha, soit 100 km² de
notre désert, il est donc possible à ce projet de se rapprocher des côtes, aux
fins d’utilisation de l’eau de mer pour le refroidissement/dessalement. Il nous
épargne ainsi l’usage annuel d’un million de m3 d’eau douce fossile, qu’il
compte pomper de la nappe phréatique de son lieu d’implantation projeté de Rejim
Maatoug. Cette eau, si rare dans ces contrées désertiques assoiffées, est
réservée à l’usage de la consommation humaine. Elle couvrira les besoins de pas
moins de 50.000 de nos concitoyens!

Ainsi, le projet nous ouvrira la voie royale vers la réalisation des objectifs
économiques de la Révolution: l’autosuffisance alimentaire! Il sera profitable
aux deux protagonistes: notre pays en manque d’eau et l’Europe en manque
d’énergie! Aussi l’énergie produite portera le label vert à zéro émission de
Co2. En effet, la production d’un KW dans les centrales à charbon en Allemagne,
par exemple, entraînerait l’émission de 1 kg de Co2! Ces émissions évitées sont
négociables, à 40 euros la tonne environ, dans une Bourse spécialisée dans le
cadre de l’accord de Kyoto. Et comme TuNur compte installer 2.000 MW de capacité
de production, la récolte sera fructueuse: 17 millions de tonnes environ/an!

Compte tenu des besoins en eau de notre économie: 18 km3 par référence au seuil
de vulnérabilité fixé par la FAO à 2.000 m3/ha/an, et si TuNur change de site et
adopte la technique décrite par M. Gropp, nous fournissant au passage 6 km3, il
nous reste à pourvoir 12 Km3.

D – Rôle de l’Assemblée nationale constituante

Il y a lieu d’associer l’ANC, détentrice en dernier ressort de la légitimité
pendant cette période transitoire, à une décision de cette importance capitale
pour l’avenir de la Nation, d’autant plus qu’il s’agit de question de
souveraineté nationale sur nos ressources ainsi que notre territoire. La bonne
gouvernance et la transparence dans la gestion d’un tel projet doivent
bénéficier d’un consensus national le plus large possible.

A ce sujet, il est préférable de lancer, sous la houlette de la Troïka, une
demande de manifestation d’intérêt à l’échelle internationale dans des termes
simples afin d’ouvrir à la concurrence la réalisation de nos objectifs:

– Prestations demandées: fourniture de 18 Km3 d’eau dessalée par l’énergie
solaire rémunéré par le CO2 évité. L’électricité produite exportable est
répartie 50% pour le prestataire et 50% pour la STEG. Les prestataires peuvent
faire des propositions techniques de leur choix. L’occupation des lieux
d’implantation sera soumise à l’autorité tunisienne et restera partie intégrante
du territoire national.

Qu’est-ce qu’on attend pour switcher vers le vert et sortir de ce calvaire de
stress hydrique endémique sévissant dans le pays depuis des générations et
ouvrir ainsi la voie à un nouveau mode de coopération poste révolutionnaire
rompant avec les usages d’échange inégal désuet, et ce au profit de l’humanité
tout entière?

Puisse notre glorieuse Révolution entraîner la mue de notre chère Tunisie; tout
en faisant le lit à une économie durable et à une mer Méditerranée, havre de
paix pour tous les pays riverains!

Amen.