ège de la banque centrale des Etats-Unis (Fed) à Washington (Photo : Karen Bleier) |
[07/06/2012 06:20:09] WASHINGTON (AFP) La banque centrale des Etats-Unis (Fed) pourrait envisager de soutenir l’économie plus qu’elle le fait déjà en cas de dégradation marquée de la conjoncture, ont déclaré mercredi trois de ses dirigeants.
“De mon point de vue, le maintien d’une politique monétaire hautement accommodante restera approprié pour un certain temps encore”, a déclaré la vice-présidente de la Fed, Janet Yellen, selon le texte d’un discours qu’elle a tenu à Boston, dans le Massachusetts (Nord-Est des Etats-Unis).
“Si le FOMC (Comité de politique monétaire de la Fed) juge que la reprise se poursuit à un rythme insuffisant, nous pourrions agir sur notre portefeuille en achetant de nouveaux actifs ou en” augmentant encore sa maturité moyenne pour tenter de soutenir la reprise en faisant baisser davantage les taux à long terme, a-t-elle expliqué.
Un peu plus tôt, le président de l’antenne de la Réserve fédérale à Atlanta (Sud-Est des Etats-Unis), avait lui aussi jugé “appropriée” la politique monétaire actuelle de la Fed, selon le texte d’un discours qu’il a prononcé dans une ville de sa circonscription.
Néanmoins, “s’il devenait évident que (…) mon scénario privilégié d’une poursuite de la croissance, quoique à un rythme lent, n’est plus réaliste, il faudrait certainement examiner la possibilité de nouvelles mesures de politique monétaire pour soutenir la reprise”, ajoute ce texte.
M. Lockhart estime qu’il y a quatre éléments clef susceptibles de peser sur les perspectives de l’économie américaine: l’évolution des prix des logements, l’effet d’un brusque rééquilibrage budgétaire aux Etats-Unis, “l’instabilité financière liée à la récession en Europe et un ralentissement économique en provenance de pays émergents”.
Dans un autre discours, dont le texte a été remis à la presse, le président de la Fed de San Francisco, John Williams a tenu des propos similaires à ceux de ses deux collègues.
Pour lui, “il est essentiel” que la Fed maintienne sa “politique monétaire hautement accommodante” vu la lenteur de la reprise.
“Si les perspectives de croissance s’assombrissent au point que nous ne pourrons plus espérer faire des progrès soutenus” en matière de baisse du chômage, ou si l’inflation menace de tomber à moyen terme “sensiblement au-dessous de notre objectif de 2%, alors un nouvel assouplissement monétaire sera justifié”, estime M. Lockhart, qui préconise, dans ce cas, de nouveaux achats de titres financiers sur les marchés.
La Fed maintient un taux directeur quasi-nul depuis trois ans et demi. Elle a injecté 2.300 milliards de dollars dans le circuit financier depuis fin 2008 en rachetant des titres financiers sur les marchés pour faire baisser les taux à long terme et soutenir la reprise du marché immobilier.
Depuis la publication, vendredi, de mauvais chiffres de l’emploi pour mai aux Etats-Unis, alors que le monde s’inquiète du marasme européen, les spéculations vont bon train sur le fait que la Fed pourrait décider d’injecter de nouvelles liquidités dans l’économie, lors de la prochaine réunion du FOMC, prévue pour les 19 et 20 juin.
Dans son rapport de conjoncture (Livre beige) publié mercredi en prévision de cette rencontre, la Fed estime que l’activité économique américaine continue de s’améliorer lentement mais décrit ses progrès en des termes un peu plus favorables que dans son édition précédente publiée en avril.