En effet, le site web lexpressiondz.com écrit: “Depuis quelques jours, les autorités tunisiennes, à leur tête le président de la République, Moncef Marzouki…, ont pris la décision d’ouvrir le marché du travail tunisien aux Algériens. Après la visite de Moncef Marzouki en Algérie, les Tunisiens sont allés aussi vite que cela suscite beaucoup d’interrogations“.
Citant un récent communiqué de l’ambassade de Tunisie à Alger, le site web souligne que “les ressortissants algériens pourront obtenir, à partir du 1er juin, une carte de séjour en Tunisie sur présentation d’un contrat de travail délivré par une société installée sur le sol tunisien“, décision ayant pris effet le 1er juin 2012. Et rappelle que “la Tunisie ne cesse, en fait, de plaider en faveur des fameuses «5 libertés», à savoir le droit de circulation, au travail, à la résidence, à la propriété et au vote, énoncées dans l’accord d’établissement de 1963“. A noter que la partie algérienne a été informée de cette décision d’ouverture du marché tunisien à la main-d’œuvre algérienne qui prend désormais effet depuis le 1er juin
Jusque-là, rien à signaler. Mais en poursuivant la lecture de l’article du site algérien, on perçoit une analyse négative de “cette offensive inédite de M.Marzouki“, qui “est enrobée par la volonté de dynamiser l’UMA“.
En effet, le site web se demande notamment si on peut “vraiment concrétiser ce projet“, étant donné “qu’en diplomatie rien n’est offert à titre gratuit“. Et d’estimer que “…cette ouverture aura certainement un effet à double tranchant“.
Dans ce cas, “quels effets négatifs pourrait induire cette décision?“, s’interroge le portail. Pour lui il n’y a pas de doute: “Si la perspective projetée est de bonne guerre pour la Tunisie qui enregistre un taux de chômage élevé, notamment dans les rangs des jeunes diplômés, ce ne serait pas de même pour l’Algérie. Or, il est clair que derrière cette initiative se profilerait une réaction de réciprocité de la partie algérienne. L’on se demande pourquoi cette action vise spécialement et singulièrement l’Algérie et pas le Maroc ni encore moins la Libye?“
Réponse du lexpressiondz.com: “Il n’est pas exclu que l’ouverture du marché du travail algérien sera suivie d’une déferlante massive de main-d’œuvre tunisienne vers l’Algérie. L’on y décèle une inavouable prétention de prendre à témoin l’opinion publique à propos de cette offre qui s’apparente à «un cadeau insolite, voire empoisonn黓.
Pour le portail algérien qui cite des observateurs, «… la concrétisation de ce genre de projet se fera au détriment de l’Algérie». Et en attendant, «… beaucoup de problèmes de fond entre les pays de l’UMA, dont le règlement définitif devrait être le préalable à tout le reste, demeurent encore en suspens». Parmi ces obstacles, la réouverture de la frontière algéro-marocaine, la justice non encore rendue concernant de vieux contentieux liés à l’expropriation foncière ayant frappé aussi bien la communauté algérienne au Maroc qu’en Tunisie…
Par ailleurs, «actuellement, à côté des centaines d’entreprises tunisiennes actives en Algérie dans différents domaines, il y a des milliers de clandestins tunisiens qui exercent en Algérie, notamment au niveau de la bande frontalière entre les deux pays. Par ricochet, est-ce que l’un des buts immédiats poursuivis par cette campagne ne tendrait pas à forcer la régularisation de ces clandestins?»
Quoi qu’il en soit, du côté de certains cercles proches du pouvoir algérien, cette décision tunisienne est considérée comme “une mesure hâtive sans consultation préalable des autorités algériennes“.