Certains ne manquent de comparer le régime de Ben Ali, déçu, et celui de la Troïka en place aujourd’hui en Tunisie, du moins en matière de liberté d’expression. Le cas du blogueur Ramzi Bettaieb du collectif Nawaat en est un illustre exemple. Il est accusé d’avoir filmé illicitement le procès par contumace de Ben Ali devant le tribunal militaire du Kef, et réclamé un meilleur accès des médias aux procès.
Ce dernier, en guise de protestation et pour dénoncer l’impossibilité pour les médias de couvrir les audiences, a entamé une grève de la faim depuis le 28 mai. Et il ne semble isolé dans le combat qu’il mène, puisque, dans un communiqué, l’organisation de défense de la liberté de la presse Reporters sans frontières exhorte les autorités militaires tunisiennes à restituer immédiatement son matériel au journaliste.
RSF estime que “ce procès, capital pour l’histoire de la nation tunisienne, doit pouvoir bénéficier d’une véritable couverture médiatique. Or l’institution militaire n’accorde aux journalistes que trois minutes pour filmer le procès, ce qui a pour effet de les dissuader de se rendre jusqu’au Kef pour suivre les audiences. C’est inacceptable”, s’indigne l’ONG.
D’ailleurs, RSF a saisi cette occasion pour réclamer un meilleur accès des journalistes aux procès devant les tribunaux civils ou militaires “pour certains jugements emblématiques où l’intérêt de l’information est important”.
Pour Mounir Abdenibi, l’adjoint au procureur général militaire, interrogé par l’Agence France Presse (AFP) au Interrogé par l’AFP au sujet du blogueur Ramzi Bettaieb, a répondu que ce dernier “avait filmé illicitement l’audience“, ce qui était de nature à “perturber le déroulement de la justice”.
Il faut rappeler que le blog Nawaat a été fondé en 2004 et était censuré en Tunisie jusqu’à la chute de Ben Ali. Beaucoup estiment qu’il a joué un rôle important d’opposition à la dictature et avait couvert les troubles ayant conduit à la chute de Ben Ali.
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