Le ministère de l’Education a examiné, dans un récent rapport, les réformes engagées dans le secteur de l’éducation en Tunisie. Le processus a démarré fin mars 2012 lors d’une conférence nationale intitulée «Méthodologie de réforme du système éducatif», organisée par ledit ministère.
D’après Oxford Business Group, le rapport synthétise les conclusions de la conférence, indiquant que d’importantes améliorations sont effectivement nécessaires. Les principales problématiques rencontrées par le secteur concernent l’absence de programme efficace de formation des enseignants et la hausse du nombre d’étudiants ne parvenant pas à atteindre les résultats académiques exigés.
L’écart entre les différentes régions du pays en termes de qualité des formations proposées constitue une autre source de préoccupation.
Régulation…
Le manque de coordination a également été identifié comme un défi de taille. Une solution a été proposée lors de la conférence: la création d’un Conseil supérieur de l’enseignement, qui interviendrait en tant que régulateur et arbitre national, entre les organisations concurrentes du secteur privé et du secteur public, et définirait par ailleurs des normes d’enseignement générales.
Le ministère de l’Éducation assume aujourd’hui le rôle de régulateur du secteur, et supervise des organes spécifiques, notamment l’ensemble des établissements d’enseignement régionaux et les établissements d’enseignement supérieur.
Mais malgré ses lacunes, le système éducatif tunisien, qui forme plusieurs milliers de diplômés universitaires, est depuis longtemps l’un des meilleurs de la région. La Tunisie compte 13 universités et une université virtuelle, ainsi que 24 instituts d’enseignement supérieur spécialisés dans les technologies.
Le taux d’accès à l’enseignement a augmenté de façon quasi exponentielle, entre 1975 et 2007. Le nombre d’étudiants inscrits a progressé de près de 2.000%, passant de 17.000 à 336.000, et cette tendance se poursuit. Durant l’année scolaire 2010-2011, quelque 360.000 étudiants se sont inscrits dans un établissement d’enseignement supérieur, un nombre qui devrait atteindre 500.000 cette année.
Secteur privé…
Les dépenses publiques allouées à l’enseignement ont également progressé de façon régulière au fil des années. Le budget du ministère de l’Éducation a augmenté de 112%, passant de 1,41 milliard de dinars tunisiens en 2001 à 3 milliards en 2011, soit 4,3% du PIB.
Les écoles publiques dominent toujours le secteur de l’enseignement. Dans la sphère publique, 1,99 million d’étudiants étaient inscrits à l’école primaire et secondaire en 2010-2011, d’après le ministère de l’Éducation. Au total, sur la même période, ces deux types d’école employaient 134.979 enseignants.
Le secteur privé de l’enseignement, à qui l’enseignement est ouvert depuis 2000, joue encore un rôle limité, et se concentre principalement sur le segment universitaire. Dans le primaire et le secondaire, il ne comptait que 79.867 élèves et 11.139 enseignants en 2010-2011, d’après le rapport du ministère de l’Éducation. Les institutions privées ont cependant davantage d’influence à l’échelle universitaire, avec quelque 32 établissements d’enseignement supérieur dans l’ensemble du pays, offrant essentiellement des formations dans des domaines spécialisés, tels que le commerce et le management.
Financement international…
Selon Oxford Business Group, le secteur de l’éducation tunisien se tourne actuellement vers le financement international pour contribuer à combler les lacunes et financer de nouvelles initiatives, en raison du fléchissement des recettes globales en 2011, et de l’immobilisme économique général.
L’Union européenne a joué un rôle particulièrement actif en offrant au secteur un soutien financier et technique. En février, par exemple, une délégation de l’UE a présenté les résultats de deux programmes de soutien, le premier axé sur la modernisation de l’enseignement secondaire, le second sur la remise à niveau du système de formation professionnelle. Quelque 30 millions d’euros ont été alloués à la réforme de l’enseignement secondaire entre 2006 et 2009, et 30 millions supplémentaires à la remise à niveau de la formation professionnelle entre 2007 et 2010.
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