çon Acta, le 10 mars 2012 à Lyon (Photo : Jean-Philippe Ksiazek) |
[09/06/2012 16:19:15] PARIS (AFP) Plus de 200 personnes ont manifesté samedi à Paris et à Toulouse contre l’accord commercial anti-contrefaçon Acta, contesté par nombre d’internautes le dénonçant comme “une menace pour les libertés publiques”, ont constaté des journalistes de l’AFP.
Place d’Italie à Paris, une centaine de manifestants, parmi lesquels des “Anonymous” masqués et des militants du Parti Pirate, se sont rassemblés “pour informer la population” et “interpeller le Parlement européen”, selon Aurélia, l’organisatrice du rassemblement dissimulée derrière un masque blanc.
Négocié entre l’Union européenne, les Etats-Unis, le Japon, le Canada, la Nouvelle-Zélande, l’Australie, Singapour, la Corée du Sud, le Maroc, le Mexique et la Suisse, l’Acta vise à lutter contre la contrefaçon au sens large, des médicaments et autres marchandises jusqu’au téléchargement illégal sur internet.
C’est ce dernier volet qui suscite des protestations massives. Les détracteurs de l’Acta le jugent trop imprécis, laissant la voie à des abus de la part des propriétaires des droits d’auteurs et donc à de fortes restrictions dans l’utilisation d’internet.
“Ce n’est pas parce que la technologie numérique permet de contrôler les usages qu’on doit laisser les industries culturelles contrôler notre usage privé de la culture”, regrette Frédéric Couchet, délégué général de l’association de promotion et défense du logiciel libre (April).
A Toulouse, ils étaient une centaine à marcher derrière une banderole affichant le sigle ACTA barré d’une croix. “C’est grave, on fait que nous contrôler, c’est comme dans le livre 1984, si on ouvre pas notre gueule, c’est ce qui va nous arriver”, peste un des manifestants, chauffeur-routier de 34 ans, qui regrette que la mobilisation ne soit pas plus forte.
“L’ACTA fera que les majors gagneront beaucoup d’argent, mais pas les créateurs”, dénonce un autre manifestant.
D’autres rassemblements ont eu lieu en France: à Lyon, 45 personnes se sont mobilisées, 25 à Nantes et une dizaine à Lille.
Le test crucial pour Acta aura lieu le 21 juin quand la commission du commerce international, seule compétente sur le dossier, adoptera sa position. La question sera ensuite soumise au Parlement.