Les marchés en Asie soulagés par l’Espagne, attendent les élections grecques

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à Tokyo (Photo : Yoshikazu Tsuno)

[11/06/2012 04:40:43] HONG KONG (AFP) Les marchés asiatiques ont accueilli avec soulagement le plan d’aide européen à l’Espagne, quatrième économie de la zone euro, étranglée par l’austérité, le chômage et un système bancaire au bord de l’implosion, mais les investisseurs attendent à présent les élections en Grèce.

Les principales Bourses asiatiques ont ouvert en nette hausse, l’euro s’est raffermi face au yen et au dollar, et le pétrole a bondi.

Mais les opérateurs soulignent aussi que la prochaine étape pour l’avenir de la zone euro se déroulera dimanche, avec les élections en Grèce, cruciales pour le maintien de ce pays au sein de la zone.

A la pause de la mi-journée, l’indice Nikkei 225 des valeurs vedettes de la Bourse de Tokyo affichait un gain de 1,86%. Vers 03H20 GMT, Hong Kong prenait 1,96%, et Séoul 1,54%. Sydney était fermée pour cause de jour férié.

Les 17 ministres de la zone euro ont conclu samedi lors d’une réunion téléphonique un accord, qui a pour but d’assainir les banques espagnoles, asphyxiées par leur exposition au secteur immobilier.

Le prêt européen pourra atteindre cent milliards d’euros et sera injecté dans le fonds public espagnol d’aide au secteur bancaire (Frob), qui attribuera ensuite cet argent aux banques qui le demandent. A reculons, après avoir nié presque jusqu’au bout avoir besoin d’une aide, l’Espagne, quatrième économie de la zone euro, a finalement accepté ce plan qui fait d’elle le quatrième pays, après la Grèce, l’Irlande et le Portugal, à recevoir une assistance extérieure.

Ce plan va “contribuer à réduire l’aversion au risque mais il reste un degré d’incertitude concernant les finances espagnoles”, a déclaré Hiromichi Shirakawa, analyste chez Crédit Suisse, dans une note.

“Les problèmes de l’Europe sont loin d’être terminés”, a renchéri Kenichi Hiramo, analyste chez Tachibana Securities, cité par l’agence Dow Jones. “Mais l’ampleur de l’aide (à l’Espagne) va avoir un effet très positif sur la confiance des marchés, et le fait que l’Europe progresse sur la voie d’une union fiscale est également encourageant”, a-t-il ajouté.

L’euro a lui aussi progressé. Vers 03H15 GMT, il se négociait à 1,2633 dollar et 100,59 yen, contre 1,2514 dollar et 99,49 yen vendredi à New York.

Les cambistes s’interrogent cependant sur la durabilité de ce rebond, en raison des incertitudes persistantes sur l’avenir de la zone euro, avec les élections de dimanche en Grèce.

Le pétrole a bondi: lors des échanges matinaux en Asie, le baril de “light sweet crude” (WTI) pour livraison en juillet gagnait 2,11 dollars US à 86,21 USD, tandis que le baril de Brent de la mer du Nord à même échéance s’appréciait de 2,66 USD à 102,13 USD.

“Les informations du week-end sur le renflouage des banques espagnoles par la zone euro et sur la détente de l’inflation chinoise (…) ont donné un vrai coup de fouet” au marché, a déclaré Justin Harper, analyste chez IG Markets Singapore.

“Les prix du pétrole ont affiché leur hausse la plus forte depuis cinq mois, après avoir été affaiblis par les malheurs de la zone euro, un accroissement de l’offre, une augmentation des stocks et les menaces d’un affaiblissement de la demande mondiale”, a-t-il ajouté dans une note.

Pour la semaine à venir, outre l’Espagne, le marché pétrolier aura les yeux fixés sur la Grèce, où se déroule dimanche un scrutin crucial pour le maintien du pays dans la zone euro, soulignent les analystes.

Une semaine avant ces élections générales grecques, la droite et la gauche radicale semblent au coude à coude pour prendre les rênes d’un pays surendetté de 11 millions d’habitants, devenu le maillon faible de l’UE.

Les sondages sont désormais muets et personne ne se risque à prédire qui l’emportera d’Antonis Samaras, 62 ans, patron de la Nouvelle Démocratie (ND) ou d’Alexis Tsipras, 37 ans, chef du Syriza, qui veut annuler le “memorandum”, le plan de rigueur négocié avec les prêteurs internationaux en contrepartie de l’aide financière.

“La crise en Espagne, et les perspectives de sortie de la Grèce de la zone euro après les élections du 17 juin vont cette semaine dominer” le marché, préviennent les analystes du cabinet de consultants Phillip Futures.