ères le 11 juin 2012 à Tokyo (Photo : Yoshikazu Tsuno) |
[11/06/2012 07:42:39] PARIS (AFP) Les marchés financiers européens saluaient en fanfare lundi le plan de sauvetage de 100 milliards d’euros des banques espagnoles, les Bourses ouvrant en nette hausse, tandis que l’euro s’appréciait face au dollar.
Vers 07H20 GMT (09H20 à Paris), la place parisienne gagnait 2,06%, Londres 1,78%, Francfort 2,42% et Milan 2,12%. A Madrid, où les investisseurs applaudissaient l’aide européenne annoncée samedi, qui offre un répit au pays tout en plaçant son économie sous étroite surveillance, le bond était de 4,55%.
Logiquement, les valeurs bancaires espagnoles s’envolaient: Santander, la première banque de la zone euro par capitalisation, grimpait de 7,16%, BBVA de 7,98%, CaixaBank de plus de 10% et Bankia de plus de 18%.
En Asie, les marchés boursiers semblaient eux aussi soulagés. Tokyo a gagné 1,96%, tandis que Hong Kong prenait 2,29%.
L’euro remontait face au dollar, valant 1,2629 dollar, contre 1,2514 dollar vendredi à la veille de l’annonce du plan de sauvetage à l’Espagne.
Le prix du pétrole remontait aussi, tandis que sur le marché de la dette, les taux des emprunts à 10 ans des pays fragilisés par la crise se détendaient, tandis que ceux réputés sûrs comme ceux de l’Allemagne ou la France remontaient un peu. Les taux à 10 ans de l’Espagne est passé sous les 6% à 5,968%, contre 6,192% vendredi soir, entraînant dans leur sillage ceux de l’Italie (5,609% contre 5,682% vendredi).
Après des semaines de tergiversations, l’Espagne, pressée de toutes parts, a fini par se résoudre à demander une aide financière à l’Europe samedi pour éviter des faillites de certaines de ses banques, plombées par des actifs immobiliers risqués.
L’enveloppe qui pourrait atteindre jusqu’à 100 milliards d’euros fait du pays, quatrième économie de la zone euro, le quatrième après l’Irlande, le Portugal et la Grèce à bénéficier d’un renflouement de l’Union monétaire. Il reste toutefois à définir les contours exacts de cette aide.
Mais “les problèmes de l’Europe sont loin d’être terminés”, a toutefois prévenu Kenichi Hiramo, analyste chez Tachibana Securities, cité par l’agence Dow Jones.
Ce rebond des marchés financiers risque en effet d’être de courte durée, préviennent certains analystes. Et pour cause, l’incertitude plane sur l’issue des élections législatives en Grèce dimanche prochain, au cours desquelles le pays joue sa survie dans la zone euro.
La droite conservatrice, qui se dit garante du maintien du pays dans l’Union monétaire, et la gauche radicale, qui surfe sur la vague anti-rigueur, sont au coude à coude, d’après les sondages, pour prendre les rênes d’un pays surendetté de 11 millions d’habitants, devenu le maillon faible de l’UE.
“La crise en Espagne, et les perspectives de sortie de la Grèce de la zone euro après les élections du 17 juin vont cette semaine dominer” le marché, préviennent les analystes du cabinet de consultants Phillip Futures.