Après
la réaction de Montasser Matri, SG de l’Union tunisienne des syndicats de la
sécurité (UTSS), aux accusations de politisation de l’appareil sécuritaire
lancées par Ali Laaraiedh, ministre de l’Intérieur, contre certains
syndicalistes, voici que Imed Belhaj Khélifa, porte-parole de l’UTSS, reprend le
flambeau avec indignation après la publication de la Circulaire du ministère sur
les activités syndicales et après l’attitude de Oussama Bouthelja, chargé de
mission auprès du ministre, lors d’une émission TV.
Chronologiquement, cela a commencé avec les accusations du ministre, suivies des
promesses de Montasser Matri qui a promis que le Bureau national de l’UTSS
veillera à l’indépendance de l’action syndicale de toute obédience politique. Et
on avait cru que tout le monde avait compris tout le monde au sen du ministère
de l’Intérieur!
Ce ne fut pas du tout le cas, car Ali Laaraiedh vient d’émettre une circulaire
qui définit de nombreuses conditions à l’UTSS:
-régler sa situation administrative
-organiser sa comptabilité
-obéir aux statuts des forces de l’ordre
-obligation de présence
-s’en tenir à la discipline
-s’abstenir de toute politisation
-ne pas publier de communiqués incitant à l’arrêt du travail
-ne pas utiliser le sceau de la République.
De quoi faire monter la tension d’un cran car l’UTSS avait maintes fois estimé
que le ministère ne devait plus décider tout seul et qu’il devait les consulter
pour toutes sortes de questions. Et puis vint l’affaire de Oussama Bouthelja,
chargé de mission auprès du ministre, qui a réitéré les accusations de
politisation contre l’UTSS lors d’une émission TV, avec la preuve que le
communiqué de l’Union renferme un second paragraphe où elle appelle les forces
de l’ordre à mettre au point un plan audacieux de lutte contre la violence sans
en référer aux politiques.
En réponse à cette accusation, Imed Belhaj Khélifa, porte-parole de l’UTSS,
vient de préciser que l’intention était de cantonner la consultation à la plus
haute autorité sécuritaire mais en excluant toute partie politique.
Le bras de fer entre Ali Laaraiedh et les syndicats se poursuit donc de plus
belle et il ne semble pas que l’institution sécuritaire reprendra son équilibre
de sitôt.