La presse étrangère, spécialisée ou généraliste, est désormais à l’affût de tout ce qui se produit en Tunisie, particulièrement depuis de sa “Révolution“, un certain 14 janvier 2011.
Les événements de ces derniers jours ont été largement commentés par nos confrères européens. C’est le cas par exemple de TourMag.com, site spécialisé dans le domaine du tourisme.
Dans l’entame de son papier, le site web écrit, sur un ton on peut plus alarmiste: «Les Tunisiens sont, une nouvelle fois, descendus dans la rue. Emeutes, un mort, des blessés, un couvre-feu… on est loin de l’image rassurante que voudraient donner de leur destination les professionnels alors même que les touristes français avaient repris le chemin des agences…».
Plus loin, le journal ajoute: “On la croyait en pleine rémission et puis voilà qu’elle vient de rechuter brutalement. La Tunisie n’en a malheureusement pas fini avec son groupuscule de Salafistes qui gangrène et prend en otage le pays tout entier“.
Parlant de la situation actuelle, le site web rappelle que les salafistes se sont déjà pris à la télévision, allusion à Nessma Tv qui avait publié le film franco-iranien “Persépolis“ (quelques jours avant les élections de la Constituante), pour souligner que désormais leur cible ce sont les “musées qui exposent des œuvres jugées non conformes à leur conception étriquée de la culture“.
Ceci étant, tourmag.com voit une autre explication dans ce qui se passe actuellement dans notre pays : “On pourrait tourner en dérision l’épiphénomène si ce dernier n’était devenu le grain de sable qui grippe et révèle les failles du système actuel“, écrit-il, avant d’ajouter que “… le Parti islamiste au pouvoir, pris en tenaille entre une minorité extrémiste agissante et une politique libérale réaliste, semble quelque peu dépassé par les évènements“.
Par un jeu de mots réussi, et tout en se refusant “de faire… des analyses politiques sibyllines“, notre source estime que “…le flou artistique actuel est quelque part responsable des émeutes qui ont fait une victime et abouti au couvre-feu dans 8 régions du pays“… Puis de regretter: “… les touristes, depuis plusieurs semaines, étaient (pourtant) revenus en masse dans les agences“.
Tout en se félicitant qu’aucun touriste n’ait été “molesté ou blessé“ jusqu’à maintenant, le magazine estime que “l’explosion de violence de ce début de semaine démontre que, sous la cendre, les braises de la Révolution couvent encore“.
Facile à deviner la suite: cette situation n’inciter guère “les vacanciers à partir avec leur famille dans un pays où le climat politique reste incertain. Partant, et sans des mesures adéquates, c’est la saison touristique tout entière qui pourrait, une nouvelle fois, être compromise“.
Aujourd’hui donc, tous les efforts que professionnels et institutionnels ont déployés depuis plusieurs mois pour faire repartir l’industrie touristique, vitale pour la Tunisie, sont en train d’être anéantis. C’est à croire qu’on n’est pas “mûrs“ pour la démocratie, pour paraphraser un ancien chef d’Etat français.
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