Royaume Uni : réforme des banques avec une loi d’ici 2015

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à Londres le 11 juin 2012 (Photo : Miguel Medina)

[14/06/2012 15:51:38] LONDRES (AFP) Le gouvernement britannique a confirmé jeudi son intention de mettre en oeuvre la réforme bancaire qui doit séparer les activités de banque de détail et de marché, avec une nouvelle législation qui sera en place d’ici 2015.

“Nous devons empêcher les problèmes qui émergent ici à la City de retomber sur l’agence du coin de la rue et de mettre en danger l’argent des contribuables”, doit déclarer le ministre des Finances George Osborne dans la soirée lors du dîner annuel de Mansion House, selon des extraits de son discours diffusés par ses services.

Le gouvernement a ainsi publié jeudi le Livre blanc détaillant la façon dont la réforme sera mise en place. Un projet de loi sera ensuite proposé à l’automne et la nouvelle législation doit être adoptée avant la prochaine législature, donc d’ici le printemps 2015, selon un communiqué du ministère des Finances.

Le gouvernement de coalition entre conservateurs et libéraux-démocrates avait déjà donné son blanc-seing aux conclusions de la “commission bancaire indépendante” dirigée par l’économiste John Vickers.

Celle-ci avait préconisé en 2011 d’obliger les banques à isoler leurs activités de détail (prêts aux particuliers, professionnels et petites entreprises) de leurs activités de marché, une séparation qui doit désormais être mise en place d’ici 2019.

Le but est d’éviter la répétition du scénario du sauvetage des banques britanniques en 2008, qui avait coûté très cher aux contribuables.

“La banque de détail sera isolée afin que les contribuables soient mieux protégés lorsqu’il y a un problème”, doit confirmer le chancelier de l’Echiquier dans son discours.

Mais la réforme doit aussi permettre aux banques basées à Londres de rester compétitives, assure-t-il, alors que certaines d’entre elles avaient fait planer la menace d’un déménagement à l’étranger. La réforme doit leur coûter jusqu’à sept milliards de livres (8,6 milliards d’euros) par an, selon les calculs du gouvernement.

John Vickers, dont le rapport est à l’origine de la réforme, s’est félicité jeudi du fait que ses propositions ont été acceptées “en grande partie” mais a pressé le gouvernement de “résister aux pressions en faveur de leur affaiblissement”.

Le patronat a pour sa part regretté l’obligation de renforcer le capital des banques. “Cela rendra le prêt aux entreprises plus difficile”, a fait valoir la confédération patronale CBI.

Les groupes de défense des consommateurs ont en revanche salué la séparation des différentes activités. “Les consommateurs ne doivent plus jamais payer la facture du renflouement des banques”, a déclaré Richard Lloyd, le directeur de l’association Which?, rappelant que le dernier sauvetage du secteur avait coûté 2.000 livres par habitant.