Les Bourses européennes dans l’expectative à trois jours du scrutin grec

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à Madrid (Photo : Javier Soriano)

[14/06/2012 16:19:30] PARIS (AFP) Les Bourses européennes ont terminé en ordre dispersé jeudi, dans l’expectative à trois jours d’un scrutin crucial pour le maintien de la Grèce dans la zone euro et après un sévère abaissement de la note de l’Espagne.

“Il règne un attentisme total sur le marché avant les élections grecques”, explique Alexandre Baradez, analyste chez Saxo Banque.

A la clôture, Paris était quasiment à l’équilibre (+0,08%) tandis que Londres perdait 0,31% et Francfort 0,23%. Milan gagnait 1,47% et Madrid 1,22%.

L’optimisme prévalait en Grèce: la Bourse d’Athènes a fini sur un bond de 10,12%, le marché pariant sur un résultat “positif” des élections.

Wall Street était également dans le vert, le Dow Jones prenant 0,88% peu après 18H00 (16H00 GMT).

“La crise de la dette en zone euro dont on ne voit pas la fin” fait que “les opérateurs de marché mettent la pédale douce et ne prennent pas de nouveaux engagements”, a résumé l’analyste Gregor Kuhn d’IG Markets.

Les investisseurs attendent avec impatience l’issue du scrutin grec car un échec des partis pro-austérité pourrait relancer les spéculations d’une sortie du pays de l’Union monétaire. Ce vote “s’apparente à un référendum sur le maintien de ce pays dans la zone euro”, souligne Markus Huber, chez EtxCapital.

“Les investisseurs sont toutefois un peu plus optimistes qu’en début de séance, dans un marché qui se nourrit d’espoir suite à des rumeurs laissant espérer qu’un gouvernement pro-austérité pourrait être mis en place”, expliquent les analystes chez IG Markets.

Cette situation délicate a conduit les ministres des Finances de la zone euro à prévoir une éventuelle conférence téléphonique dès que les résultats des législatives de dimanche en Grèce seront connus.

Du coup, “le marché a plutôt bien résisté” à la sanction de Moody’s contre l’Espagne mercredi soir, observe M. Baradez.

La dégradation de trois crans de la note du pays, juste au-dessus de la catégorie spéculative, a aggravé la situation de l’Espagne dont le taux obligataire à 10 ans a frôlé les 7% dans la journée.

Selon le rapport préliminaire de l’audit sur les banques espagnoles cité par le quotidien espagnol ABC, l’Espagne devra demander entre 60 et 65 milliards d’euros à ses partenaires européens pour renflouer ses banques.

L’Italie a elle aussi vu ses taux flamber et dépasser les 6% sur les échéances les plus longues lors d’une émission de dette très suivie, mais a toutefois atteint son objectif maximum en levant 4,5 milliards d’euros.

Enfin, aux Etats-Unis la situation reste morose comme en témoigne la remontée des nouvelles inscriptions au chômage début juin, confirmant que la conjoncture sur le marché de l’emploi a cessé de s’améliorer.

De son côté, l’euro regagnait du terrain face à un dollar affaibli par de mauvais indicateurs économiques américains. Peu après 16H00 GMT, il valait 1,2615 dollar contre 1,2556 dollar mercredi soir.