Une famille sur la plage de Graye-sur-Mer en 2008 (Photo : Mychele Daniau) |
[14/06/2012 18:22:05] PARIS (AFP) Le tourisme européen risque de payer cette année un lourd tribut à la crise, selon le cabinet d’études Euromonitor, qui prédit une baisse des arrivées de voyageurs et dresse un scénario noir pour le secteur en cas de sortie de la Grèce de l’euro ou d’une implosion de la zone.
Dans le cas où la crise actuelle “ne s’aggraverait pas”, ce qui est “le meilleur scénario” selon Euromonitor, les arrivées de touristes dans la zone euro devraient baisser de 0,7% en 2012, après une croissance de 4,3% en 2011, essentiellement liée aux Chinois, aux Brésiliens et aux Russes.
L’un des seuls aspects positifs est que le “déclin continu de l’euro par rapport aux monnaies principales” pourrait attirer de riches touristes nord-américains, par exemple, souligne le cabinet d’études.
Il souligne que “dans un bon nombre de pays d’Europe de l’Ouest”, le nombre d’arrivées dans les hôtels était en baisse sur les deux premiers mois de 2012, en Grèce et en Italie mais aussi en France, en Belgique, au Danemark, en Irlande, aux Pays-Bas, au Royaume-Uni…
Et “le ralentissement est évident dans le taux d’occupation des hôtels de la plupart des pays de la zone euro”, selon Euromonitor, qui table sur une baisse de l’activité hôtelière de 1% en 2012, après une augmentation de 2,4% en 2011.
Budgets drastiquement diminués
Les dépenses des touristes dans la zone euro devraient baisser de 12% cette année, et l’activité des compagnies aériennes de 1,4%, en partie à cause des promotions sur les prix menées par les compagnies pour convaincre la clientèle de voyager alors que celle-ci cherche à limiter les dépenses, souligne Euromonitor.
Le cabinet a échafaudé deux autres scénarios, plus sombres.
Dans le premier, la Grèce sort de l’euro. L’impact sur le tourisme dans la zone serait alors une baisse de 2,8% des arrivées de touristes, une baisse des dépenses touristiques de 4,4%, un recul de 3,6% des recettes hôtelières et de 5% pour celle des compagnies aériennes.
Dans le pire des cas, la zone euro “se désintègre” et “l’impact macroéconomique d’une désintégration de la zone euro serait catastrophique”, selon Euromonitor. Les arrivées de touristes reculeraient alors de 11% cette année, les dépenses plongeraient de 17,3%, les recettes hôtelières de 15%, avec à la clef un arrêt des programmes de développement, au profit de simples rénovations et un phénomène inévitable de consolidation du secteur. Les budgets de voyages seraient drastiquement diminués et l’activité aérienne chuterait de 19,7%.