à Singapour le 23 juin 2011 (Photo : Roslan Rahman) |
[14/06/2012 18:36:54] PARIS (AFP) Orange et Thales concrétiseront avant fin 2012 leur offre commerciale de “cloud computing”, la première garantissant le stockage en France des données informatiques stratégiques, ont annoncé à l’AFP les responsables du projet.
L’entreprise porteuse du projet ambitionne de dégager un chiffre d’affaires d’un demi-milliard d’euros d’ici cinq ans et de créer au cours de la même période un millier d’emplois dans l’Hexagone.
La naissance de cette nouvelle entité s’est faite au forceps: le projet initial, baptisé “Andromède”, avait capoté en décembre suite à la défection d’un membre fondateur du consortium, Dassault Systèmes, parti fonder un projet concurrent avec l’opérateur SFR avant de jeter l’éponge.
L’Etat, qui devait au départ injecter 135 millions dans Andromède, a finalement décidé au printemps de financer à parts égales (75 millions) le projet porté par Orange/Thales, et celui monté par SFR (Vivendi) avec Bull.
“Nous avons signé il y a une quinzaine de jours un protocole d’accord des actionnaires qui enclenche tout le mécanisme de création de l’entreprise. C’est un cap décisif”, a annoncé à l’AFP Vivek Badrinath, directeur exécutif d’Orange.
“Il y a encore quelques étapes à gérer, notamment des formalités auprès des autorités de la concurrence de certains pays, mais cela devrait aboutir avant le troisième trimestre”, a-t-il résumé, parlant de “fin 2012” pour le lancement commercial des offres.
La nouvelle société de “cloud computing” – système d'”informatique en nuage” permettant de gérer à travers le web des données stockées dans des serveurs distants – est détenue à 44,4% par Orange, 22,2% par Thales et 33,3% par la Caisse des dépôts.
Le directeur général “pressenti formellement” pour prendre les rênes de l’entité est Patrick Starck, ex-directeur général Europe du groupe CA Technologies.
Orange et Thales veulent “aller vite: pour prendre position sur un marché en forte croissance, il est important de démarrer tôt”, et donc si possible avant l’arrivée sur le marché de l’offre concurrente SFR/Bull.
“Le fait qu’il y ait plusieurs acteurs qui vont avoir le souhait d’offrir une solution française ou européenne, c’est tout à fait naturel, comme il y a de la concurrence sur tous les marchés, nous y sommes prêts”, souligne Pascale Sourisse, directrice générale de Thales en charge des activités Défense et Sécurité.
“Une des grandes attentes de nos clients est la certitude de la localisation française des données. Il est vrai que les grands acteurs américains s’avancent rarement sur la localisation des données, et qu’il y a aussi des questions compliquées comme le fait d’être soumis à la réglementation américaine”, résume le responsable d’Orange.
Même s’ils visent grandes entreprises comme PME, un des principaux marchés auquel s’intéressera Orange et Thales devrait être les administrations, “qui ont ce souci de protéger la confidentialité des informations”, admet Pascale Sourisse.
“Elles vont avoir besoin de modernisation, on les voit assez mal, surtout avec leurs données assez sensibles, les mettre dans n’importe quel cloud. Il n’y a pas d’histoire de +priorité+ pour notre projet, on répondra aux marchés publics mais on a de bons arguments”, ajoute Vivek Badrinath.
Reste à trancher le nom de la nouvelle société, qui “a priori ne sera pas Andromède: nous allons travailler avec Patrick Starck pour trouver le nom qui est commercialement le plus adapté”, a conclu Pascale Sourisse.