«J’appelle mes concitoyennes et concitoyens à être positifs et à ne pas s’effaroucher des incidents et de la violence perpétrés ces derniers jours, nous ne devons nous soumettre au règne de la terreur. C’est là où, appelons les choses par leur nom, les terroristes se sentent plus forts et s’épanouissent». C’est ainsi que s’est exprimée Maya Jeribi, secrétaire générale d’«Al Joumhouri» lors d’une conférence de presse tenue mercredi 13 juin 2012 au cours de laquelle elle a rappelé que lors des derniers actes de saccage et de vandalisme qui ont touché les bureaux de son parti, d’autres institutions ont été également ravagées comme les bureaux de l’UGTT et ceux d’autres partis de l’opposition.
Les terroristes menacent le processus politique vers une transition démocratique et l’essence même de l’Etat et de ses institutions. «Dans cette conjoncture délicate pour notre Tunisie, le double langage, la justification d’actes répréhensibles et la complaisance peuvent être dangereux pour le pays». L’Etat doit assurer son rôle de protéger les citoyens et de veiller à leur sécurité ainsi qu’à la stabilité du pays et la préservation de ses acquis et de ses institutions, a déclaré Maya Jeribi qui a également appelé la société civile à s’unir et se mobiliser pour bloquer la route devant des extrémistes terroristes qui veulent court-circuiter la marche de la Tunisie vers la démocratie.
Rappelons que lundi 11 juin, des hordes de salafistes ont envahi la route de La Marsa se dirigeant vers le Palais présidentiel, ils ont bloqué les accès au Palais en brûlant des pneus. Des habitants ont entendu des balles qu’on dit à blanc… Le tribunal de première instance de Ben Arous a été incendié. La Ville de Sousse a été autant dévastée ainsi que nombre de représentations de partis et des bureaux de l’UGTT. Pendant ce temps, le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Khaled Tarrouch, n’osait même pas reconnaître sur Al Watania 1 qu’il s’agissait de salafistes. Pour lui, il s’agissait tout simplement des manifestants qui s’adonnent à des actes de vandalisme.
Dans la conférence de presse accordée aux journalistes mardi 12, par Samir Dilou, le ministre des Affaires religieuses et le ministre de la Culture condamnaient avec beaucoup de prudence les actes de violence, arguant qu’il ne fallait pas toucher au sacré et provoquer les salafistes. Ce qui rappelle des commentaires du style : “cette jeune femme a été violée parce qu’elle est sortie à 19 h, elle n’aurait pas dû sortir à cette heure-ci pour provoquer les violeurs potentiels…”. C’est à mourir de rire ou plutôt de tristesse pour un pays comme la Tunisie qui n’a jamais auparavant vécu pareilles aberrations.