L’ONG “Scholars at Risk” a présenté à la presse, jeudi 14 juin 2012 à Tunis, les principaux points de la visite d’enquête effectuée en Tunisie cette semaine sur la question “des libertés intellectuelles et académiques”.
Dans son rapport, l’organisation se dit “profondément inquiète par les rapports de harcèlement et d’intimidation dans l’espace intellectuel en Tunisie”, citant en particulier l’intimidation physique des individus. De ce fait, le directeur exécutif de “Scholars at risk”, Robert Quinn, a appelé la Tunisie à être le premier pays arabe à adopter une protection constitutionnelle, large et explicite, des libertés universitaires et à les inscrire dans la future Constitution.
Il s’agit aussi d’abroger les restrictions à la liberté universitaire, legs de l’ancien régime de dictature, “qui ne sont pas en phase avec l’enseignement supérieur de qualité”, lit-on dans le rapport de l’ONG qui cite les restrictions sur les sujets de recherche et le voyage académique tout en affirmant la nécessité de garantir l’autonomie et la sécurité des établissements et du personnel d’enseignement supérieur.
Mais pour approfondir le sujet, l’ONG, qui est déjà intervenue en faveur de plus d’un millier d’universitaires à travers le monde, dont le président tunisien Moncef Marzouki, envisage d’organiser en novembre prochain à Tunis une conférence internationale sur le thème “l’Université et la Nation” avec la participation d’universitaires américains, européens, maghrébins et du Moyen-Orient.
En réponse à une question sur le Niqab à l’université, M. Quinn a indiqué que son organisation n’avait pas de position sur cette question. Toutefois, il estime que “la violence ne peut en aucun cas être tolérée au sein de l’université. Elle doit être clairement condamnée par les autorités et la société civile».
Le réseau “Scholars at risk”, composé de 280 établissements universitaires dans 34 pays, vise la protection des intellectuels et des universitaires menacés.
WMC/TAP