à Madrid le 13 juin 2012 (Photo : Dani Pozo) |
[15/06/2012 15:50:47] MADRID (AFP) Le Fonds monétaire international (FMI) a appelé vendredi l’Espagne à présenter un plan de réformes “clair et cohérent”, moins d’une semaine après l’annonce d’une aide européenne aux banques espagnoles, dans laquelle le FMI aura un rôle de supervision.
Soulignant que cette aide, qui pourrait atteindre jusqu’à 100 milliards d’euros, est “une opportunité” pour le pays, l’organisme souligne qu’elle doit être “accompagnée d’un ensemble complet de réformes dans d’autres domaines”, dont une hausse immédiate de la TVA, et prévient que l’objectif d’un déficit à 5,3% du PIB, que vise l’Espagne, sera “probablement raté”.
Car “malgré l’annonce (samedi) du soutien européen, les conditions de marché restent faibles”, souligne le FMI dans les conclusions de sa mission sur le pays.
L’Espagne, dont la note a été dégradée jeudi par Moody’s à un cran de la catégorie spéculative, a continué cette semaine d’être chahutée sur le marché obligataire: la prime de risque – surcoût payé par l’Espagne pour emprunter, par rapport à l’Allemagne -, a atteint vendredi le niveau historique de 554 points (5,5 points de pourcentage).
Le taux des obligations espagnoles à dix ans a grimpé jeudi à un niveau jamais vu depuis la création de la zone euro: 6,967%.
Le flou qui entoure le plan d’aide européen, surtout ses conditions, a contribué à ces tensions: même si Madrid jure qu’elles ne porteront que sur le secteur bancaire, l’Eurogroupe a prévenu qu’il surveillerait le respect des objectifs de déficit et la poursuite des réformes structurelles, parallèlement à cette aide.
Evolution trimestrielle de la dette espagnole depuis le premier trimestre 2008 en pourcentage du PIB |
“Le gouvernement doit être salué pour avoir assuré un soutien crédible au secteur financier”, écrit le FMI, ce qui servira à “financer l’assainissement, la restructuration et la recapitalisation” des banques.
“En faisant cela de manière approfondie, et en l’accompagnant d’un ensemble complet de réformes dans d’autres domaines, cela devrait aider à rétablir la confiance et remettre l’économie sur le chemin de la croissance et de l’emploi”, estime-t-il, alors que le taux de chômage y est le plus élevé du monde industrialisé (24,44%).
“Il sera essentiel de communiquer cet ensemble de réformes de manière claire et cohérente”, ajoute le FMI.