La Fédération Tunisienne de l’Hôtellerie (FTH) et son homologue des Agences de Voyage (FTAV) ont organisé, ce 16 juin 2012, une manifestation pacifique devant le ministère de l’Intérieur, en protestation contre le silence des autorités quant à la situation que vit le secteur du tourisme.
Les professionnels, qui sont venus en grand nombre, réclament le soutien du gouvernement, estimant qu’il n’a pas tenu ses promesses. «Tout ce que nous voulons est l’application de la loi et instaurer la stabilité pour sauver la saison. Le couvre-feu qui a été instauré après les derniers événements a nui considérablement au secteur», a déploré Fethi Guizani, secrétaire général de la FTAV de Nabeul et propriétaire d’une agence de voyage.
Il affirmera par ailleurs que la saison précédente a été sauvée essentiellement grâce au marché local. De même pour les premiers mois 2012. «L’année 2011 était une année blanche. Mais malgré cela, nous avons tenu nos promesses et nous avons gardé nos staffs, bien que nous ayons des problèmes financiers. Mais nous nous sommes enfin rendu compte que nous sommes ignorés par les autorités de tutelle», ajoute M. Guizani.
De son côté, Mohammed Karim Ben M’rad, directeur général d’une agence de voyage à Djerba, affirme que les soucis pour cette période sont sécuritaires. Il indique que son agence de voyage a enregistré une augmentation de 50% par rapport à 2011, mais les indicateurs sont toujours en baisse par rapport à 2010, de 33%. «Il faut que la sécurité reprenne. Nous tenons à sensibiliser nos clients et nos partenaires étrangers. Mais tous nos efforts risquent de s’évaporer avec l’aggravation de la situation sécuritaire dans le pays. Nous attendons un signal fort du gouvernement pour soutenir le secteur», souligne-t-il
M. Ben M’rad indique qu’il fallait penser intelligemment la promotion du tourisme, en cette année. Il signale qu’il fallait axer sur l’assainissement du secteur plutôt que sur les campagnes de promotion qui ont été éclaboussées, après les derniers événements. Ce que partage Mourad M’henni, PDG du groupe hôtelier Mirmar, qui affirme que le secteur connaît des problématiques structurelles, qu’il faillait saisir cette opportunité pour les régler et pour alléger le fardeau sur les professionnels.
«Le flux des réservations a baissé. Tous nos clients expriment leur peur face à ce qui se passe. Il y a un manque de visibilité, un manque total de transparence et de crédibilité de la part du gouvernement. La saison risque d’être compromise. Les campagnes de promotion sont inutiles. Elles n’ont pas eu l’effet escompté», lance M. M’henni.