Grèce : les bureaux de vote ont ouvert pour des législatives cruciales

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ènes, le 16 juin 2012 à la veille des législatives en Grèce (Photo : Andreas Solaro)

[17/06/2012 05:36:06] ATHENES (AFP) Les bureaux de vote en Grèce ont ouvert dimanche à 07HOO (04H00 GMT) pour des élections législatives test qui prennent l’allure d’un référendum sur l’euro et serviront à déterminer l’avenir du pays en crise agravée dans la zone monétaire.

Les bureaux de vote doivent fermer à 19H00 (16H00 GMT), heure à laquelle devrait être publiée la première estimation du résultat du scrutin, basée sur un sondage sortie des urnes, et guettée dans le monde entier.

Les quelque 9,9 millions de Grecs inscrits sur les listes électorales sont appelés à départager les deux principaux partis en lice, la Nouvelle Démocratie (droite) qui se porte en garante du maintien de la Grèce dans l’euro tout en demandant des modifications au memorandum signé entre Athènes et ses créanciers, et Syriza (gauche radicale) qui vient de commencer à demander une renégociation du pacte après avoir appelé pendant des semaines à son abandon pur et simple.

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Composition du parlement grec avant le 6 mai et au soir du 6 mai, alors que les Grecs retournent aux urnes le 17 juin

Selon les derniers sondages officiels parus il y a quinze jours, les deux partis sont au coude-à-coude. Jeudi, la bourse, où circulent nombre de sondages sous le manteau, avait clairement anticipé une victoire de droite en gagnant 10% en une seule séance.

Les électeurs grecs ont été mis en garde plus ou moins directement par de nombreux responsables européens sur l’issue de leur vote.

Rompant avec sa neutralité affichée jusque là, la chancelière allemande Angela Merkel a jugé samedi “important” que les Grecs élisent dimanche une majorité respectant les engagements du pays en matière d’austérité.

Dans un pays polarisé, cela équivaut à soutenir la droite d’Antonis Samaras, qui se présente comme garante de l’ancrage du pays dans la zone euro face à la gauche radicale d’Alexis Tsipras, dressée contre l’austérité et les réformes imposées à la Grèce.

Christine Lagarde, la directrice générale du Fonds monétaire international, avait aussi jugé “important” de “renouer le dialogue (…) dès la semaine prochaine” avec Athènes. Elle avait mis en avant la nécessité de “remettre les compteurs à jour” après les semaines de vide politique ayant suivi le précédent scrutin du 6 mai qui n’avait permis de dégager aucune majorité.

Le président de l’Eurogroupe Jean-Claude Juncker avait pour sa part appelé les Grecs à “être conscients” de “l’effet dévastateur” qu’aurait une sortie de leur pays de l’euro et de l’UE.

Faut-il y voir un présage? Samedi soir, contre toute attente, les Grecs ont eu la satisfaction de rester dans l’Euro, le championnat d’Europe de football, leur équipe nationale remportant par 1 à 0 contre la Russie, pourtant favorite de son groupe.