Le G20, soulagé après la Grèce, espère ramener la confiance

photo_1340001178048-3-1.jpg
ôtel à Los Cabos, au Mexique (sud-ouest), où se réunit le G20 (Photo : Cris Bouroncle)

[18/06/2012 06:53:12] LOS CABOS (AFP) Rassérénés par les résultats des élections en Grèce, les dirigeants du G20, Européens en tête, espèrent être en mesure de ramener un peu de confiance dans l’économie mondiale, depuis Los Cabos au Mexique (sud-ouest), où débute lundi un sommet de ce club de pays riches et émergents.

La victoire de la droite en Grèce, qui devrait être en mesure de former un gouvernement de coalition favorable pro-euro, a été accueillie avec soulagement par les présidents de l’Union européenne Herman Van Rompuy et de la Commission José Manuel Barroso à Los Cabos, cité balnéaire au bord du Pacifique, à l’extrême sud de la Basse-Californie.

“Nous continuerons à soutenir la Grèce en tant que membre de la famille de l’UE et de la zone euro. Nous nous tenons prêts à poursuivre notre assistance”, ont déclaré les deux hommes dans un communiqué commun.

Une conférence téléphonique rassemblant les dirigeants européens membres du G20 a eu lieu dimanche pour évoquer le résultat de cette élection et coordonner la position des Européens avant ce sommet, a indiqué le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy. L’Espagne n’est pas formellement membre du G20 mais invitée régulièrement à tous les sommets.

Le Fonds monétaire international (FMI), très engagé en Grèce, s’est dit de son côté prêt à discuter avec le nouveau gouvernement à Athènes. Le programme du fonds en Grèce représente un quart de ses crédits.

photo_1340001400871-3-1.jpg
à Los Cabos au Mexique (sud-ouest) (Photo : Omar Torres)

La directrice générale du FMI, Christine Lagarde, qui a réclamé une augmentation de ses ressources, espère engranger de nouveaux engagements fermes à Los Cabos. Le G20 a promis en avril de contribuer à augmenter les ressources financières du Fonds monétaire international de plus de 430 milliards de dollars.

Plusieurs pays émergents, dont la Chine, ont promis de souscrire à cette augmentation mais sans révéler de montant. Une réunion des pays émergents formant le groupe des BRICS (Afrique du Sud, Inde, Chine, Russie et Brésil), devait avoir lieu lundi dans la matinée à Los Cabos, peu avant l’ouverture formelle de ce septième sommet du G20. “A l’occasion de ce sommet à Los Cabos, un montant spécifique sera annoncé” par les BRICS, a assuré dimanche le vice-ministre chinois des Finances, Zhu Guangyao, lors d’une conférence de presse.

Les pays émergents ont longtemps rechigné à mettre la main au portefeuille, arguant de la nécessité pour les Européens de montrer l’exemple et de résoudre avec leurs propres moyens une crise de la dette qui les mine depuis décembre 2009. Leur impatience s’est encore manifesté avant le début officiel du G20.

Les pays de la zone euro “doivent davantage avoir à l’esprit le fait qu’ils sont dans le même bateau”, et comprendre que “personne ne s’en sortira sain et sauf si le navire sombre dans des graves tempêtes économiques”, a jugé samedi l’agence officielle Chine nouvelle.

Les dirigeants de la Banque mondiale ou de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) ont ajouté leurs voix aux critiques et manifesté à Los Cabos leur impatience.

Il est temps que les Européens “retirent les échaffaudages” qui encombrent encore le chantier de leur gouvernance, et qu’ils se décident enfin à utiliser les moyens “considérables” à leur disposition pour calmer les marchés, a lancé dimanche Angel Gurria, secrétaire général de l’OCDE.

photo_1340001044974-3-1.jpg
éroport de Los Cabos, au Mexique (sud-ouest) (Photo : Jewel Samad)

Pour Robert Zoellick, le président de la Banque mondiale, les Européens ont précisément laissé passer cette chance avec leur plan d’aide aux banques espagnoles, d’un montant pourtant de 100 milliards d’euros. Ce plan n’a pas été bien exécuté, a-t-il dit devant un parterre d’hommes d’affaires. Résultat, “ils ont utilisé des grosses munitions et les ont gâchées”, a-t-il déploré.

Peu avant l’ouverture de ce rendez-vous annuel des dirigeants des pays les plus puissants de la planète, les présidents russe Vladimir Poutine et américain Bartack Obama devaient se rencontrer pour un entretien sous tension après l’interruption de la mission des Nations unies en Syrie.