Les Bourses européennes saluent prudemment la victoire de la droite en Grèce

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énérale des bureaux de la Bourse de Londres (Photo : Ben Stansall)

[18/06/2012 07:35:15] PARIS (AFP) Les Bourses européennes saluaient prudemment lundi la victoire de la droite aux élections grecques, qui éloigne à court terme l’épée de Damoclès d’une sortie du pays de l’euro, mais de nombreuses incertitudes ne sont pas levées, préviennent les analystes.

Les Bourses ont ouvert en hausse dans le sillage de l’Asie, mais sans véritable euphorie toutefois. Vers 07H15 GMT, Paris gagnait 1,04%, Londres 1,13%, Francfort 1,09%, Madrid 0,92% et Milan 0,55%.

Premières à réagir, les places financières asiatiques avaient auparavant nettement profité du vote grec. Tokyo a gagné 1,77% et Sydney 1,96%.

Sur le marché des changes, l’euro s’appréciait légèrement face au dollar à 1,2696 dollar contre 1,2644 vendredi soir, tandis que sur celui de la dette, les taux d’emprunt de l’Italie et de l’Espagne, fragilisées par leur secteur bancaire, baissaient légèrement.

La victoire in extremis des conservateurs grecs plus favorables que la gauche radicale aux réformes imposées par les bailleurs de fonds d’Athènes, UE et FMI, pour assainir les finances du pays, était certes bien accueillie. Toutefois les investisseurs attendaient la formation d’un gouvernement.

Selon des résultats officiels, la Nouvelle Démocratie, la droite, arrive certes en tête avec 29,66% des voix, soit 129 sièges sur les 300 du parlement, mais elle n’a pas la majorité. Elle devra composer avec les socialistes du Pasok, arrivés 3e (33 sièges), derrière la gauche radicale, 2e avec 71 sièges.

La victoire de la droite grecque offre un certain répit aux marchés, mais “les incertitudes à moyen terme demeurent”, a averti John Horner, analyste à la Deutsche Bank à Sydney.

“Il reste beaucoup de points d’interrogation quant à la capacité de la Grèce à assumer ses engagements et à la réelle faiblesse de son économie”, souligne l’analyste.

Les craintes d’une faillite de la Grèce et de sa sortie de la zone euro sont écartées à court terme, mais Athènes risque désormais d’entrer dans “une spirale de politiques d’austérité” plombant son économie et creusant sa dette, a estimé Yoshikiyo Shimamine, analyste au Dai-ichi Life Research Institute à Tokyo.

Pour les analystes, l’inquiétude des marchés s’apaiserait durablement si étaient dissipés les risques de contagion à l’Italie et à l’Espagne, respectivement troisième et quatrième économies de l’Union monétaire, fragilisées par la santé de leurs banques et des taux d’emprunt trop élevés.