ésident mexicain Felipe Calderon accueille la directrice général du FMI Christine Lagarde le 18 juin 2012 à Los Cabos (Photo : Paul J. Richards) |
[19/06/2012 06:16:59] LOS CABOS (AFP) Le Fonds monétaire international a obtenu lundi encore plus d’argent de la communauté internationale à l’occasion du sommet du G20, dont une contribution chiffrée de la Chine qui a porté le total à 456 milliards de dollars.
Ce sont 23 Etats membres et la zone euro, soit une quarantaine de pays au total, qui vont mettre la main au portefeuille pour renforcer les moyens de l’institution de Washington.
Le FMI, perçu comme la ligne de défense la plus crédible contre la contagion de la crise en zone euro, apparaissait lundi soir comme le grand gagnant du sommet qui se tient dans la station balnéaire de Los Cabos (Mexique).
Le sommet doit se clore mardi avec une déclaration commune des chefs d’Etat et de gouvernement, qui selon un projet obtenu par l’AFP doit saluer la collecte de fonds.
“Ces ressources seront mises à disposition de l’ensemble des membres du FMI, et non réservées à une région particulière (…) Cet effort montre l’engagement de la communauté internationale et du G20 pour prendre les mesures nécessaires afin de sauvegarder la stabilité financière mondiale”, a écrit le G20 dans ce projet.
La directrice générale du Fonds, Christine Lagarde, pouvait afficher sa satisfaction. “Des pays, grands et petits, se sont ralliés à notre appel à l’action, et d’autres pourraient les rejoindre. Je les salue pour leur engagement en faveur du multilatéralisme”, a-t-elle souligné.
Des gouvernements qui avaient signalé leur intention de participer ont donné un montant précis, commme la Chine, qui apportera 43 milliards de dollars. D’autres qui étaient restés en retrait se sont joints à l’effort, comme l’hôte mexicain.
L’essentiel de la somme provient toujours de la zone euro, y compris de pays perçus comme en difficulté, l’Espagne et Chypre. C’est elle qui avait lancé le mouvement en promettant en décembre 150 milliards d’euros.
En revanche, les Etats-Unis, premier actionnaire du FMI, restent sur la touche.
Les liquidités promises font que le FMI “double presque (sa) capacité de prêts”, s’est félicitée Mme Lagarde.
Selon le dernier point hebdomadaire sur ses finances, le FMI peut encore engager 380 milliards de dollars pour ses Etats membres. Sur les 456 milliards, le Fonds devra mettre une partie en réserve comme mesure de précaution.
Il ne verra pas tout l’argent dans ses coffres immédiatement. Dans certains pays, il va falloir passer par le processus parlementaire. D’autres, ceux des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), ont posé des conditions: que le FMI soit à court d’argent et qu’il ait mis en oeuvre une réforme de 2010 accroissant les droits de vote de ces pays émergents.
Cette réforme doit permettre aux économies à la plus forte croissance d’avoir au sein de l’institution un rang plus conforme à la taille de leur économie. Toutefois, elle attend la ratification des parlements nationaux et le processus a pris un retard considérable en vue de l’objectif officiel, qui est une entrée en vigueur en octobre.
Ces sommes prêtées par les Etats membres, si elles sont utilisées, leur rapporteront des intérêts. Mais prêter au FMI est une affaire politique, et non un investissement lucratif: le taux d’intérêt, qui varie en fonction de taux d’emprunts d’Etat, est actuellement de 0,12%.