Mohamed Tijani Ben Jemaa, directeur exécutif de la Fédération méditerranéenne des Associations d’Internet (FAMI), a déclaré, mardi 19 juin, que “la Tunisie est dotée de l’infrastructure requise pour la migration de l’IPV4 -système d’adressage sur Internet- à la version 6 (IPV6)”, précisant que “les évènements qui ont suivi la révolution de janvier 2011 ont retardé ce processus”.
Le stock d’adresses Internet reposant sur le système IPV4 (Internet Protocole Version 4) est arrivé à saturation et se doit d’être réformé pour faire face à la multiplication des terminaux et des applications connectés au Web.
Dans une déclaration à la TAP, lors d’un séminaire d’étude organisé à Tunis par la “FAMI”, M. Ben Jemaa a indiqué que l’objectif de cette rencontre est de sensibiliser les acteurs, fournisseurs et professionnels d’Internet, à l’échelle nationale, à la nécessité de se préparer pour faire cette migration vers la nouvelle version du protocole. “Sinon, les grandes sociétés utilisatrices d’Internet vont rencontrer des difficultés et se trouver dans un “pseudo- désert” sur le Web”, a-t-il averti.
Les plus gros acteurs du Web dans le monde, tels que Google et Facebook, ont déjà basculé, en juin 2011, leurs serveurs en mode Ipv6.
Le ministre des Technologies de l’Information et de la Communication, Mongi Marzoug, a fait remarquer, lors de cette rencontre, que la nouvelle version du protocole IP, qui succèdera l’Ipv4, permettra de résoudre des problèmes de nommage et d’adressage et donnera la possibilité aux utilisateurs de programmer à l’avance leurs réservations de ressources, accroissant ainsi la capacité offerte en termes de mobilité et de sécurité.
Rappelons que l’Ipv4 est une adresse composée de 4 nombres décimaux séparés par des points. Tout ordinateur relié au Web doit disposer d’une adresse unique permettant de l’identifier sur la toile. Créé à la fin des années 70, le système d’adressage “IPv4” a atteint ses limites, d’où la nécessité d’une migration planétaire vers Ipv6.
La version 6 de l’IP (Internet Protocole), grâce à un codage sur 128 bits (16 octets), soit environ 667 millions de milliards d’adresses IP disponibles par mm2 de la surface de la terre, va satisfaire toute nouvelle demande et répondre à un nombre presque infini d’adresses dans le monde.
L’IPV6 a aussi pour avantage de garantir une sécurité et une qualité de service renforcées grâce à l’intégration de systèmes de sécurités “Ipsec” et de qualité “QoS” dans la spécification de l’IPV6 au lieu d’être des ajouts ultérieurs comme en IPV4.
WMC/TAP