PSA Peugeot Citroën renforce son offensive dans les pays émergents

photo_1340171895872-1-1.jpg
assemblage de Wuhan, en Chine en 2006 (Photo : Patrick Kovarik)

[20/06/2012 05:58:38] PARIS (AFP) Le premier constructeur automobile français PSA Peugeot Citroën, à la peine en Europe, renforce son offensive vers les pays émergents avec des nouveaux modèles spécialement pensés pour séduire la classe moyenne.

La marque Peugeot a été la première à dévoiler fin mai la 301, destinée à devenir “un des véhicules les plus importants en volumes de ventes dans le monde”. Citroën suit mercredi avec la nouvelle C-Elysée, milieu de gamme et la haut de gamme C4L.

Ces trois berlines présentent des caractéristiques communes: un coffre apparent, une place importante réservée aux passagers à l’arrière, un grand coffre, une adaptation à des climats et des qualités de route divers et des équipements de confort comme la climatisation ou un auto-radio MP3.

Le constructeur récuse l’idée de proposer une offre ‘low cost’ avec ces nouveaux véhicules, par opposition à la marque roumaine Dacia de son concurrent Renault. Il vise plutôt les classes moyennes.

Si ces voitures seront fabriquées sur une plate-forme industrielle normalement utilisée pour des citadines et réutiliseront des pièces existantes, elles seront dotés d’équipements comme la climatisation, un lecteur MP3 et de moteurs dernière génération dans certains pays, souligne le constructeur.

Les deux marques proposent déjà des véhicules spécifiques en Chine et en Amérique latine mais “il s’agissait de dérivés de modèles européens”, explique un porte-parole de Peugeot.

30.000 unités par an

Les trois nouvelles voitures ont été spécialement pensées pour les marchés émergents. Elles “correspondent à la stratégie d’internationalisation de Citroën”, explique le directeur général de la marque Frédéric Banzet.

Cette remarque s’applique à l’ensemble du groupe qui réalise encore 60% de ses ventes en Europe mais il veut réduire progressivement cette part.

La 301 et la nouvelle C-Elysée se situent dans le coeur du segment des berlines tandis que la C4L se veut plus luxueuse.

Les deux seront fabriquées dans l’usine de Vigo, en Espagne et lancées fin 2012 dans des pays comme la Turquie. Peugeot vise 54.000 unités en 2013 puis 125.000 l’année suivante quand sa voiture sera aussi vendue en Chine. Dans les deux à trois années qui suivront, elle espère en faire un de ces véhicules les plus importants en volume.

Citroën table sur 30.000 unités par an, puis plus de 100.000 avec la Chine pour la C-Elysée.

La C4L, version tricorps de la nouvelle C4, sera produite en Chine, à Wuhan (centre) à 80.000 exemplaires par an et à 40.000 en Russie, à Kalouga (ouest), les deux pays où elle sera commercialisée.

Rattraper le retard

Pas question en revanche de faire comme Renault avec sa Dacia Logan. Destinée aux marchés en développement, elle a finalement été commercialisée en Europe face au succès rencontré. La 301 “n’est pas destinée à être vendue en Europe de l’Ouest, même en cas d’accueil favorable”, selon un porte-parole.

Si la C-Elysée sera vendue à la marge en Espagne, où elle est produite, et au Portugal, “elle ne va pas être commercialisée en France”, précise M. Banzet, et la C4L non plus.

Les trois modèles seront d’ailleurs présents au salon automobile de Paris à l’automne, mais uniquement pendant les journées presse.

Les marques restent aussi discrètes sur leur prix. La C-Elysée sera “extrêmement abordable”, selon M. Banzet, et en concurrence avec des modèles tournant autour de 10.000 euros selon les marchés. La C4L se situera au dessus d’un modèle vendu actuellement 116.800 yuans (14.500 euros) en Chine.

PSA espère rattraper son retard dans des marchés en pleine croissance où d’autres groupes, comme l’allemand Volkswagen ou les japonais Nissan et Toyota sont bien implantés.