Aucune preuve scientifique ne permet aujourd’hui de démontrer que les radiofréquences (RF) présentent un risque sur la santé de l’Homme. C’est ce qu’ont rassuré des experts tunisiens et étrangers spécialisés dans le domaine, lors d’un séminaire organisé mardi 19 juin 2012 par l’Association tunisienne des techniques des télécoms (A3T) et portant sur «ondes, santé, sécurité et citoyenneté».
Les radiofréquences, encore appelées ondes électromagnétiques, sont une combinaison d’ondes magnétiques et électriques qui se propagent à la vitesse de la lumière en oscillant. Plusieurs sources sont à l’origine de ces ondes, a fait savoir Mohamed Wassim El Hani de l’Agence nationale du contrôle sanitaire environnement des produits (ANCSEP), lors de son intervention. Parmi ces sources, il a cité les stations de la diffusion radio et TV, les radars, les produits électriques (Micro-ondes, ….), Wifi, Wimax, les réseaux numériques et la téléphonie mobile. Cette dernière source (téléphonie mobile) revêt de plus en plus d’intérêt, en Tunisie, compte tenu de l’accroissement du nombre des stations de base de téléphonie mobile (BTS Based received station) installées dans bon nombre de villes, a-t-il précisé. Il a évoqué, dans ce cadre, le nombre croissant du nombre de réclamations des citoyens au sujet de l’installation des BTS. Ces réclamations sont exprimées pour des raisons de santé et compte tenu du manque de concertation entre l’opérateur de téléphonie mobile et le public à ce sujet.
L’expert a précisé, dans ce cadre, que les taux d’émission de ces stations sont conformes aux standards, en vigueur, relevant que l’Agence nationale des fréquences (ANF) procède à des analyses périodiques des sites où sont installées des antennes de téléphonie mobile. Et d’ajouter que «la preuve scientifique est encore limitée voire insuffisante pour prouver le risque des RF sur la santé de l’Homme».
Dans ce contexte d’incertitude scientifique, il convient, a-t-il ajouté, d’adopter des mesures de précaution, notamment lorsqu’il s’agit d’enfants, d’établir un processus consensuel pour réviser la procédure d’installation des stations radioélectriques et de sensibiliser le consommateur à l’enjeu de vérifier le niveau de radiofréquences émis par les terminaux mobiles (clé USB, téléphone portable, oreillette…).
Abondant dans le même sens, Mongi Marzoug, ministre des Technologies de l’Information et de la Communication, a rappelé que la Tunisie a pris plusieurs mesures préventives, citant notamment le respect des seuils limites de l’exposition du public aux champs électromagnétiques émis par les BTS, reconnus par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’éloignement du lobe principal de rayonnement de l’antenne des institutions éducatives et hospitalières situées à 100 mètres de la station.
Ces mesures visent également à obliger les opérateurs de téléphonie mobile, ayant obtenu les autorisations d’intallation et d’exploitation des réseaux publics de communication, à réaliser une étude d’impact sur l’environnement.
Au cours de cette rencontre, plusieurs communications ont présentées, notamment «Vérification du respect des seuils limites de l’exposition du public aux champs magnétiques rayonnés», «la politique des ondes radios d’Orange» et «Risque et science, cas de la téléphonie mobile en France».