Malgré un important effort de l’Etat pour ériger des pôles technologiques dédiés aux TIC (ils sont quatre), certains de ces pôles demeurent hélas vides, et donc en quête de promoteurs, de projets, d’idées, d’investisseurs.
Le plus ancien d’entre eux étant celui d’El Ghazela à l’Ariana, qui est arrivé à saturation du moins pour les bâtiments qui ont été construits par l’Etat ou par NIDA -une entreprise privée dans le capital de laquelle l’Etat est actionnaire. Nous nous sommes laissé entendre qu’elle a construit le seul bâtiment obéissant aux normes de qualité, qui serait occupé par des entreprises exerçant en offshore et étrangères, à savoir HP et SUNGARD, avec une contribution de l’Etat qui s’élèverait à hauteur de 50% dans les frais de location, soit une contribution de 70 dt le m2 par an et dont la couverture des formations et des certifications est de 70% par l’Etat. Ce qui pose plusieurs problèmes, à savoir une certaine discrimination envers les SSII et sociétés locales qui n’ont pas droit à ce type d’aides financières.Â
D’ailleurs, selon une source du ministère des TIC, ce dernier réfléchirait, actuellement, sur une manière de mettre fin à ses privilèges, et de traiter, dorénavant, les entreprises tunisiennes et/ou internationales sur le même pied d’égalité, c’est-à -dire en leur accordant les mêmes traitements de faveur voire les mêmes privilèges. Mais, comme nous l’avons déjà écrit (voir l’article), le Pôle El Ghazela demeure dans sa grande majorité un désert, car plus de 80% de sa superficie totale demeure non construite, du fait de l’existence de problèmes fonciers, mais aussi vu l’incapacité de l’Etat à construire des bâtiments répondants aux normes de qualité. En outre, l’Etat n’a pas prévu de céder aux privés ces terrains pour construction, mais uniquement en location, ce qui explique qu’aucun promoteur ne se soit risqué d’investir des sommes importantes pour construire des bâtiments coûteux sur un terrain en location et de plus à courte durée.
Le système n’ayant pas fonctionné, actuellement on réfléchit du côté du ministère, toujours selon nos informations, à l’amender via la possibilité de location à long terme; on parle de 30 voire 99 ans.
Le Pôle Ennahli en cours de construction sera prêt fin 2012, et tous les locaux auraient déjà trouvé preneurs dans le cadre de location. D’ailleurs, l’existence de ce pôle a entraîné la revalorisation de tous les terrains agricoles environnants, et le mettre carré à la vente de terrain nu serait maintenant de l’ordre de 100 à 150 DT.Â
En dehors d’Ennahli et d’El Ghazela, les autres pôles technologiques en Tunisie ont du mal à trouver preneurs. Que ce soit celui de La Manouba (qui totalise 5.000 m2 destinés à la location et qui n’aurait enregistré qu’une seule entreprise pour la location, selon nos informations), ou celui de Sfax El Ons qui peine à attirer les SSII ou les entrepreneurs…
Pourquoi cette situation?Â
On avance 2 explications ou hypothèses. Tout d’abord, la médiocrité des bâtiments non normalisés et qui ne conviennent pas à l’activité TIC, ce qui se reflète à titre d’exemple sur le Pôle de La Manouba avec l’absence d’un réseau informatique, d’un réseau électrique dans les bâtiments, mais également l’absence de sécurité incendie (les détecteurs de fumée, pas de groupe électrogène, pas de compteurs électriques individuels, pas de connexion télécom jusqu’au bâtiment, etc.).
Ce qui fait que l’occupation d’un local de 800 m2, à titre d’exemple, nécessiterait un investissement supplémentaire de l’ordre de 200.000 dt pour le remettre aux normes et pour qu’il soit exploitable.Â
Donc, le prix de location hors taxe de 70 dt le mètre carré par an, hors frais électricité, de climatisation et de chauffage, atteindrait, après exploitation réelle, les 150 par an. On se retrouve alors dans la même grille tarifaire du m2 en location que celle pratiquée dans la zone des Berges du Lac ou à Montplaisir, qui sont d’un autre standing et surtout à proximité du centre-ville.
Il aurait fallu facturer le prix du m2 en location à 40 dt HTVA au maximum pour compenser le manque d’équipement des locaux, suggèrent certains analystes.
La deuxième cause, c’est le manque de projets TIC en Tunisie, ce qui ne justifie pas la création de SSII destinées au marché local. D’ailleurs, seules les SSII destinées à l’exportation sont plus ou moins viables; certaines d’entre elles envisagent même des extensions et/ou d’agrandissement comme SAB Tunisie, Linedata, Sofrecom, Arabsoft, St2i, mais qui ne sont pas attirées par les bâtiments très médiocres et non câblés.
Pour le démontrer, les locaux de NIDA du Pôle El Ghazela qui sont occupés actuellement par HP et SUNGARD ont été très vite loués et les SSII attendent avec impatience les nouveaux locaux de 3.000 m2 qui seront prêts fin 2013.
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