Assange résolu à attendre la réponse de Quito à l’ambassade d’Equateur à Londres

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évrier 2012 à Londres (Photo : Carl Court)

[21/06/2012 17:38:38] LONDRES (AFP) L’attente se poursuivait jeudi pour le fondateur de WikiLeaks Julian Assange, réfugié depuis 48 heures à l’ambassade d’Equateur à Londres et résolu à y rester tant que Quito n’aura pas répondu à sa demande d’asile politique, selon son entourage.

“Il restera tant que cette affaire ne sera pas réglée. Cela peut prendre des heures, cela peut prendre des jours, on n’en sait rien”, a expliqué le porte-parole de WikiLeaks Kristinn Hrafnsson aux journalistes rassemblés devant l’ambassade. Mais l’Australien, qui tente ainsi d’échapper à une extradition vers la Suède dans une affaire de viol et d’agression sexuelle présumés, a “bon moral”, a-t-il assuré après l’avoir rencontré.

D’après le porte-parole, les autorités équatoriennes “attendent que le Royaume-Uni, les Etats-Unis et la Suède leur fournissent des informations”.

Le vice-ministre équatorien des Affaires étrangères, Marco Albuja, avait annoncé qu’une décision serait prise dans les 24 heures – soit dans la journée de jeudi – sur la demande du fondateur de WikiLeaks.

Mais le président Rafael Correa est apparu plus évasif.

“Il faut voir si Julian Assange court un danger de mort (…) Il faut analyser s’il a eu droit à un procès équitable”, a déclaré le président de gauche à l’AFP.

“Il a fait un exposé de motifs, nous allons les vérifier” avec “un sérieux absolu”, a-t-il assuré. La décision sera prise “souverainement par le gouvernement équatorien mais cela n’exclut pas que nous prenions le temps nécessaire pour analyser la demande” d’asile.

La police est restée jeudi très discrète aux abords du bâtiment où Assange est terré depuis mardi après-midi. Seuls quelques policiers étaient visibles à proximité.

Tant qu’il se trouve dans l’enceinte de l’ambassade, le fondateur de WikiLeaks est en territoire diplomatique et donc hors de portée des forces de l’ordre. Mais il pourrait être arrêté à sa sortie, Scotland Yard ayant indiqué qu’il avait violé les règles de sa liberté conditionnelle. Ce régime lui impose notamment un couvre-feu entre 22H00 et 08H00.

“Je présume que si l’asile ne lui est pas accordé, il quittera l’ambassade et sera arrêté”, a commenté Kristinn Hrafnsson.

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AFP, le 20 juin 2012 au sommet Rio+20 (Photo : Vanderlei Almeida)

En résidence surveillée depuis son interpellation à Londres fin 2010, Julian Assange a épuisé en 18 mois tous les recours juridiques au Royaume-Uni. Il a toujours catégoriquement nié les accusations contre lui, assurant que les relations sexuelles avec les deux femmes qui le mettent en cause étaient consenties.

Depuis que l’affaire a éclaté, il ne cesse de répéter qu’il est victime d’un complot des Etats-Unis, en raison de la divulgation par WikiLeaks en 2010 de milliers de documents diplomatiques confidentiels américains.

Son inquiétude est que la Suède l’extrade aux Etats-Unis, où il pourrait –selon lui– encourir la peine de mort pour espionnage. A ce jour, Washington n’a cependant engagé aucune poursuite.

L’Equateur avait proposé de l’accueillir dès novembre 2010.

La demande d’asile de Julian Assange offre au président Rafael Correa, critiqué par des ONG pour les atteintes à la liberté de la presse dans son pays, l’occasion de redorer son image.

Pour Assange, la perspective d’une extradition semble inéluctable depuis le rejet le 14 juin par la Cour suprême britannique de son ultime demande de réexamen du dossier.

La plus haute instance judiciaire du pays avait alors indiqué que la procédure d’extradition deviendrait applicable à compter du 28 juin. Assange avait cependant encore la possibilité d’introduire un recours devant la Cour européenne des droits de l’Homme à Strasbourg (nord-est de la France).