à Londres (Photo : Carl Court) |
[22/06/2012 08:08:09] SYDNEY (AFP) Le fondateur de WikiLeaks Julian Assange a expliqué vendredi s’être réfugié dans l’ambassade d’Equateur à Londres pour “attirer l’attention” sur un complot présumé des Etats-Unis dont il s’estime victime et parce que son pays, l’Australie, l’a abandonné.
“Nous espérons que ce que je fais actuellement va tout simplement attirer l’attention sur les questions sous-jacentes”, a déclaré Assange, à la radio australienne ABC, depuis l’ambassade où il est réfugié depuis mardi après-midi. Il espère ainsi échapper à une extradition vers la Suède qui le réclame dans une affaire de viol et d’agression sexuelle présumés.
Depuis que l’affaire a éclaté, il ne cesse de répéter qu’il est victime d’un complot des Etats-Unis, en raison de la divulgation par WikiLeaks en 2010 de milliers de documents diplomatiques confidentiels américains.
Son inquiétude est que la Suède l’extrade aux Etats-Unis, où il pourrait –selon lui– encourir la peine de mort pour espionnage. A ce jour, Washington n’a cependant engagé aucune poursuite.
L’Australie assure ne pas avoir connaissance d’une quelconque volonté des Etats-Unis dans ce sens mais Assange, 40 ans, a accusé les responsables officiels de “rhétorique mielleuse”.
“Pour le moment, l’affaire est devant le Grand jury. Jusqu’à ce que cela sorte du Grand jury, il n’y aura pas de signe” dans un sens ou un autre, a déclaré à ABC le créateur de WikiLeaks, qui assure que des poursuites criminelles sont à l’étude.
“C’est la politique avec tous les Grands jury. Il y a des témoins qui ont raconté publiquement comment elles avaient été trainées devant un Grand jury. Nous avons reçu des assignations. C’est une enquête en cours, dure et active”, a ajouté Julian Assange.
ésident équatorien Rafael Correa, le 21 juin 2012 à Quito (Photo : Rodrigo Buendia) |
Il dit avoir choisi l’ambassade d’Equateur plutôt que celle de son propre pays car il estime que l’Australie n’a rien fait pour le protéger –ce que Canberra dément–. “Dans les faits, j’ai été face à une véritable déclaration d’abandon”, a jugé Assange.
“Il n’y a eu que des mots creux. Je n’ai rencontré personne de l’ambassade d’Australie depuis décembre 2010”, a-t-il ajouté.
“On a entendu dire que les Equatoriens compatissaient à mes luttes et à la bataille de l’organisation (WikiLeaks) avec les Etats-Unis”, a déclaré le trublion de l’information à la célèbre chevelure blonde. “La vie en Equateur est bien meilleure que derrière des barreaux. Ce sont des gens généreux, sympathiques”.
L’Equateur avait proposé d’accueillir le quadragénaire dès novembre 2010.
Le porte-parole de WikiLeaks, Kristinn Hrafnsson, avait indiqué jeudi que les autorités équatoriennes “attend(ai)ent que le Royaume-Uni, les Etats-Unis et la Suède leur fournissent des informations”.
La demande d’asile de Julian Assange offre au président Rafael Correa, critiqué par des ONG pour les atteintes à la liberté de la presse dans son pays, l’occasion de redorer son image.
Pour Assange, la perspective d’une extradition semble inéluctable depuis le rejet le 14 juin par la Cour suprême britannique de son ultime demande de réexamen du dossier.