Tunisie – Banques : 13,4% de créances douteuses

Par : TAP

Ridha Saidi, ministre auprès du chef du gouvernement chargé des Dossiers économiques, a annoncé jeudi 21 juin, à Tunis, que le gouvernement a décidé de créer une instance rassemblant les principaux représentants de l’appareil productif (banques, entreprises et employés) dont la mission sera d’assurer une amélioration continue de la qualité et de la bonne gouvernance au sein de ces institutions.

«Cette instance, qui sera encadrée par l’Etat, surtout en matière d’échange d’informations, aura pour rôle la consolidation des rapports entre l’ensemble de ces représentants”, a précisé M. Saidi au cours d’une conférence sur “le financement de l’entreprise face aux exigences de bonne gouvernance”.

Pour sa part, le gouverneur de la BCT, Mustapha Kamel Nabli, a fait savoir que la Banque centrale de Tunisie va appliquer, à partir du 1er juillet 2012, la circulaire relative à la consolidation des règles de bonne gouvernance dans les établissements de crédit (datée du 20 mai 2011). Cette circulaire stipule que “le système bancaire va être doté d’un nouveau dispositif, basé sur la réalisation de l’équilibre entre les différents services de la banque, l’indépendance de son conseil d’administration dont les membres seront renforcés ainsi que l’introduction de nouveaux organes tels que les organes d’audit, de suivi et de gestion de risque”. 

Kamel Nabli a joutera que le poids des créances douteuses chez les banques tunisiennes atteint aujourd’hui les 13,4%, un taux élevé par rapport aux normes internationales. Ce taux ne reflète pas uniquement la mauvaise gouvernance chez les banques mais aussi, chez les entreprises, lesquelles devraient respecter les normes de transparences, en fournissant aux banques une information fiable et pertinente qui les aide dans la prise de décision.

Selon Moez Joudi, président de l’Association Tunisienne de Gouvernance (ATG), l’intervention de l’Etat en matière de gouvernance est obligatoire, recommandant, à cet égard, l’instauration d’un code des bonnes pratiques de la bonne gouvernance.

Le financement via le système bancaire demeure nécessaire, selon lui, partant du constat que 90% des entreprises y ont recours. Toutefois, les banques sont appelées à appliquer les pratiques de la bonne gouvernance (une meilleure performance et gestion des risques et une séparation des pouvoirs…).

Pour Tarak Chérif, président de la Confédération des Entreprises Citoyennes de Tunisie (CONECT), la relance de l’investissement et la sauvegarde des intérêts des entreprises et des organismes de financement ne peuvent être assurées que dans le cadre d’un partenariat gagnant-gagnant entre ces parties, à travers des nouveaux rapports basés sur la transparence et la bonne gouvernance.

WMC/TAP