Comment professionnaliser les services publics de l’emploi des pays TEAM dans la gestion des migrations de travail, c’est le thème d’un séminaire qui se tient actuellement au Maroc, etconsacré à des thèmes liés à “la gestion/management, dispositifs de migration de travail”, “gouvernance de la migration de travail” et “marchés d’emploi et modes d’interventions” s’inscrivant dans le cadre du projet TEAM –pour Tunisie-Egypte-Algérie-Maroc.
Le sujet est d’autant plus intéressant qu’il touche à la problématique de l’emploi dans la région. C’est ainsi qu’on apprend, selon l’agence apanews, que “les recrutements par voie légale de la main-d’œuvre en Afrique du Nord pour le compte de pays tiers s’effectuent, dans leur majorité, par circuit informel“. Et la directrice Veille, prospective et affaires internationales, direction générale, pôle-emploi en France, Annie Gauvin, de déplorer que “ces recrutements, qui ne passent pas par les services publics d’emploi (SPE), viennent répondre aux besoins immédiats en main-d’œuvre de la part des entreprises, sans nécessaire visibilité des besoins d’accueil sur le moyen et long terme et sans préoccupation de la fuite des cerveaux et de l’accompagnement des immigrants”.
Selon elle, “les SPE proposent des postes d’emploi réels et sécurisés, avec un accompagnement et un encadrement, ce qui représente un gage de la réussite du projet migratoire d’autant plus qu’ils sont pour les pays d’accueil de l’immigration, des interlocuteurs crédibles de par leur professionnalisme“.
Mme Gauvin distribue des points positifs à la Tunisie et au Maroc qui se distinguent par rapport aux autres pays d’Afrique du Nord en matière de SPE, … institutions qui ont une valeur ajoutée certaine au niveau de la professionnalisation de la gestion des flux migratoires légales et l’identification des marchés internationaux où le besoin en main-d’œuvre se fait sentir.
Par ailleurs, les statistiques montrent que les pays d’Afrique du Nord figurent parmi les principaux émetteurs d’émigration dans le monde. Mme Gauvin précisera qu’en 2000, sur une population résidente de 135 millions, environ 7,4 millions de citoyens de cette région, vivaient à l’étranger, ce qui représente un taux d’émigration de l’ordre de 5,5% comparativement à l’Europe par exemple où il n’est que de 2,8%.
Elle a également avancé que 70% d’immigrés issus du Maghreb sont non qualifiés, et que 17% des Marocains ayant suivi des études supérieures vivaient en étranger.
Pour conclure son intervention, Mme Gauvin a appelé “pour des coopérations étroites entre l’UE et le Maghreb dans le domaine de la gestion des flux migratoires“.