Le secteur européen de la croisière gagne du poids face aux Etats-Unis

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ères, le 25 mai 2012 à Marseille (Photo : Gerard Julien)

[26/06/2012 13:24:27] PARIS (AFP) Le poids économique de l’industrie de la croisière en Europe a augmenté de 54% au cours des cinq dernières années pour atteindre 36,7 milliards d’euros en 2011, l’Europe pesant ainsi de plus en plus par rapport aux Etats-Unis, leader mondial du secteur.

Le nombre de personnes voyageant en Europe a quasiment triplé en une décennie, passant de 2,4 millions en 2011 à 6,18 millions en 2011, selon un rapport du Conseil européen de la croisière (ECC) présenté mardi à Paris.

Du côté de la construction de navires, les chantiers européens sont en pointe et vont construire 24 bateaux de croisière en cinq ans d’ici 2016. En la matière, la France est le numéro 3 mondial derrière l’Italie et l’Allemagne.

“Le secteur de la croisière connaît en Europe une croissance exceptionnelle, avec un développement continu depuis 30 ans”, a souligné Georges Azouze, patron de l’Association française des compagnies de croisière (AFCC).

Pour 2012, malgré “le trou d’air de quelques semaines” lié à l’impact du naufrage du Costa Concordia en janvier (32 morts), l’activité s’annonce “positive”, a dit M. Azouze, patron de Costa Croisières en France.

En 2011, la croisière a attiré 6,2 millions de personnes en Europe (+9% sur un an), contre 11,5 millions aux Etats-Unis, sur un total de 20,6 millions au niveau mondial. Le marché mondial a ainsi doublé en une décennie (9,91 millions de passagers en 2001).

Si l’Amérique du Nord, fer de lance depuis trois décennies, continue de fournir la majorité des croisiéristes au niveau mondial, la part de l’Europe a nettement augmenté ces dernières années. Les Etats-Unis constituent en effet un marché mature où le développement est désormais moins rapide.

Ainsi, la part des croisiéristes nord-américains dans le marché mondial s’est réduite de 70% en 2000 à 56% en 2011. Celle des Européens est passée de 22% en 2001 à 30% en 2011.

Démocratisation

Les raisons du succès de ce mode de vacances, de plus en plus en vogue en France: les prix se sont fortement démocratisés ces dernières années et l’offre a rajeuni, séduisant de plus en plus de familles notamment. “La croisière devient accessible” et constitue désormais “une alternative de vacances, y compris pour les grandes vacances, par rapport à d’autres formules”, commente M. Azouze.

Le premier marché en Europe est constitué par les Britanniques (1,53 million de passagers), devant les Allemands (1,02 million) et les Italiens (799.000).

La croissance du nombre de croisiéristes en Europe est restée très forte en 2011, +23% sur un. Le marché le plus dynamique a été l’Allemagne (+35%), suivi par la France (+27% à 441.000 croisiéristes).

La France rattrape progressivement son retard par rapport à ses voisins européens mais a encore du chemin à faire.

Malgré son fort développement, Marseille ne figurait pas encore en 2011 dans le Top 10 des principaux ports de croisière de la Méditerranée: Barcelone reste le leader (2,6 millions de personnes) devant Civitavecchia, Venise, Le Pirée, Palma de Majorque et Naples.

Si Marseille remplit son objectif de 950.000 passagers en 2012, le port français entrera peut-être l’an prochain dans ce tableau, où le numéro 10 (Savone) cumulait 850.000 passagers l’an dernier.

Globalement, le secteur européen de la croisière fait travailler 315.000 personnes en Europe (compagnies de croisières, construction de paquebots, activité autour des escales dans les ports…), dont 153.000 emplois directs, selon le rapport de l’ECC.

Sur ces 315.000 emplois, 100.000 sont en Italie (beaucoup dans les ports), 64.000 en Grande-Bretagne, 39.000 en Allemagne, 27.000 Espagne et 16.000 en France.

Un croisiériste dépense en moyenne 62 euros par jour dans chaque port européen où il fait escale.