Une bonne gouvernance pourrait faire gagner la Tunisie 4 points de croissance

Par : TAP

En jetant les bases d’une bonne gouvernance, la Tunisie est à même de gagner jusqu’à 4 points de croissance, alors qu’elle a perdu jusqu’à 2% du PIB pour cause de corruption et de  non gouvernance. Ce propos est de Tarak Bahri, directeur général de la gouvernance auprès de la présidence du gouvernement. “D’où la nécessité, a-t-il dit, de mettre en place des mécanismes de lutte contre la corruption, plus particulièrement dans sa dimension préventive, afin de répondre aux aspirations de la révolution et du peuple tunisien en la matière”.

Selon lui, “9 tunisiens sur 10 estiment que la corruption est un phénomène socioéconomique grave, voire très grave” d’après les dernières statistiques disponibles au Premier ministère. M. Bahri, qui s’exprimait dans le cadre d’un séminaire organisé, mardi 26 juin à Gammarth, par l’Agence japonaise de coopération internationale(JICA) en collaboration avec la présidence du gouvernement, a annoncé à cette occasion que le gouvernement présentera lundi 2 juillet 2012 à l’Assemblée nationale constituante (ANC), les grands axes ainsi que les principaux objectifs de sa stratégie en matière de lutte contre la corruption.

Au sujet des résultats du diagnostic concernant les divers secteurs d’activités, M. Bahri a avancé que le processus est en cours, relevant que le système des marchés publics fait l’objet, actuellement, d’une évaluation scientifique dont les résultats aideront à identifier les principales réformes à engager dans ce domaine.

“Malgré ces efforts, seulement 15% des Tunisiens estiment, selon les statistiques, que le gouvernement a une politique claire de lutte contre la corruption”, a-t-il dit.

Dans son intervention, le ministre chargé de la Gouvernance et de la Lutte contre la corruption, Abderahmane Ladgham, a indiqué que la Tunisie veut prendre connaissance, à travers ce séminaire, de l’expérience du Japon en matière de lutte contre la corruption, notamment l’introduction d’un système d’évaluation basé sur la performance et le mérite. Il s’agit aussi de la mise en place d’un système de gouvernance managériale (mobilité des ressources humaines, attractivité des talents dans l’administration publique…), duquel la Tunisie peut s’inspirer.

“L’échange d’expériences en matière de gouvernance dans les secteurs économiques innovants et le renforcement et la diversification des programmes de formation en matière d’évaluation des performances constituent également des pistes à suivre en vue de façonner de nouveaux programmes de coopération entre la Tunisie et le Japon”, a- t-il soutenu.

D’après M. Ladgham, “le respect des principes de bonne gouvernance, tout en adoptant une approche participative (société civile, secteur privé…) est une question de culture et d’éveil de consciences aussi bien collectives qu’individuelles”.

Pour sa part, M.Takahisa Tsugawa, ministre conseiller à l’ambassade du Japon, a fait état de la disposition de son pays à soutenir la Tunisie dans son combat pour lutter contre la corruption et l’aider à asseoir un développement durable pour le bien-être de son peuple.

WMC/TAP