Les entreprises du CAC 40 ne valent plus que leurs fonds propres

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La courbe du CAC 40 (Photo : Bertrand Guay)

[26/06/2012 16:20:44] PARIS (AFP) La valorisation boursière des entreprises du CAC 40 a reculé au point qu’elle équivaut désormais au montant de leurs fonds propres, un “phénomène rare” découlant de l’inquiétude des investisseurs face aux incertitudes macro-économiques, selon une étude publiée mardi.

Le Profil financier du CAC 40, réalisé pour la 6e année consécutive par le cabinet Ricol Lasteyrie avec les chiffres à fin 2011, a révélé “un véritable décalage entre l’activité et les résultats des sociétés du CAC 40 et leur niveau d’investissement, d’une part, et les valorisations de marché, d’autre part”.

“Jamais” depuis la création de cette étude, “les entreprises n’étaient apparues aussi mal valorisées par rapport à leurs fondamentaux, signe d’une inquiétude certaine face aux incertitudes macro-économiques”, a relevé le cabinet dans un communiqué.

Ainsi, le ratio “price to book” –valorisation boursière sur fonds propres– ressort désormais à 1, “un phénomène rare” marqué par une situation variable selon les secteurs. Au plus fort de la crise en 2008, la capitalisation boursière dépassait de 20% le montant cumulé des fonds propres.

Fin 2011, quinze sociétés de l’indice avaient une valorisation boursière inférieure à leurs fonds propres contre neuf un an plus tôt. Essilor est la seule société ayant un ratio p/b supérieur à 3, contre 13 en 2006.

Le secteur banque/assurance est le plus mal valorisé du fait de la crise des dettes souveraines, avec un ratio moyen de 0,5 contre 1,5 en 2006, d’autant que cette crise “glisse progressivement vers une crise du secteur bancaire”.

Des aléas réglementaires pèsent sur le ratio des industries régulées comme EDF (1,1), GDF Suez (0,7), Veolia (0,6), Bouygues (0,9), France Télécom (1,2) ou encore Vivendi (1).

Le secteur industrie et BTP affiche un ratio moyen de 1,4 mais avec des “situations contrastées” puisqu’Essilor a un p/b de 3,4 et Air Liquide de 2,7 –les deux meilleurs du CAC 40– tandis que Renault (0,3) et Peugeot (0,2) ont les plus faibles.

Enfin, le secteur biens et services aux consommateurs affiche le ratio moyen le plus élevé du CAC 40 à 1,9 grâce à l’internationalisation des entreprises, en particulier leur développement dans les pays émergents (L’Oreal, LVMH, Danone, Pernod Ricard…).

Ces écarts “s’expliquent en grande partie par la capacité des entreprises industrielles à profiter, ou non, de la croissance mondiale. Les entreprises trop centrées sur le marché européen souffrent davantage”, relève le communiqué.

Depuis 2006, la part du chiffre d’affaires du CAC 40 réalisée hors d’Europe est passée de 27% à 38% en 2011.

L’étude a mis en exergue la meilleure situation des membres du CAC 40 dont le chiffre d’affaires cumulé a gagné 4% en 2011 à 1.322 milliards d’euros, accompagné d’une amélioration de la marge opérationnelle et une progression des investissements (+11%).

En revanche, leur résultat net a reculé de 10%, pâtissant de dépréciations d’actifs (10,3 milliards) et de l’absence de plus-values exceptionnelles contrairement à l’année précédente.

Autre constatation du cabinet: la baisse de 9,6% des dividendes versés au titre de l’exercice 2011 tandis que la moisson de l’impôt sur les sociétés a grimpé de 17,4% sur un an et les charges de personnel ont progressé de 1,3%.