île de Giglio, le 25 juin 2012 (Photo : Vincenzo Pinto) |
[26/06/2012 17:50:59] ROME (AFP) Un cabinet d’avocats a annoncé des poursuites mardi contre la société américaine Carnival, propriétaire du paquebot Costa Concordia qui a fait naufrage en janvier près des côtes italiennes, jugeant qu’elle a poussé ses concepteurs à sacrifier la sécurité pour les profits.
Le cabinet Eaves a demandé des dommages-intérêts devant la justice californienne, en espérant qu’une victoire en justice puisse avoir pour conséquence de déclarer impropres à la navigation tous les autres bateaux de ce type.
“Ce matin, nous avons déposé une plainte contre Carnival et les architectes qui ont dessiné les plans du Concordia, pour avoir ignoré délibérément la sûreté afin de maximaliser le profit”, a expliqué l’avocat américain John Arther Eaves, lors d’une conférence de presse à Rome.
M. Eaves, qui affirme faire partie d’un collectif d’avocats représentant 150 plaignants du Concordia, a estimé que les plans du bateau l’avaient rendu trop lourd dans sa partie supérieure avec une propension à tanguer.
“C’est une triste tragédie que cette course pour construire le plus gros bateau possible, avec les coques les moins profondes et de la place pour le plus grand nombre possible de passagers. Nous avons porté plainte pour mettre fin à une course qui détruit la sécurité”, a-t-il dit.
Selon le cabinet d’avocats, Carnival “a contrôlé ou au moins influencé le design du Costa Concordia, afin qu’il corresponde à ses besoins commerciaux”.
M. Eaves a aussi lancé des poursuites contre les architectes.
Toujours selon M. Eaves, ceux qui ont dessiné ce “géant des mers” ont observé des “normes démodées” pour un navire de cette taille. Un succès de cette plainte, a-t-il ajouté, forcerait l”Organisation maritime internationale (IMO) à actualiser ses propres normes.
“Le problème en ce moment est que les règles de l’IMO sont juste des directives. Il n’y a pas de sanctions pour ceux qui ne respectent pas ces règles”, a-t-il dit.
Le Costa Concordia transportait 4.229 personnes, dont 3.200 touristes de 60 nationalités et un millier de membres d’équipage lorsqu’il a heurté un rocher. La catastrophe a fait 32 morts.