ériques dans un magasin de matériel informatique à Paris (Photo : Martin Bureau) |
[27/06/2012 07:04:16] SAN FRANCISCO (AFP) Google va faire irruption cette semaine dans la guerre des tablettes en dévoilant sa propre interface tactile, lors d’une conférence attendue à San Francisco au cours de laquelle le géant californien espère prouver qu’il est toujours à la pointe de l’innovation.
La conférence annuelle “Google I/O”, vaste rassemblement de développeurs informatiques, débute ce mercredi.
L’objectif est clair pour Google: convaincre les entreprises, programmateurs et autres acteurs des nouvelles technologies que l’avenir passe par les produits estampillés Google, comme Android, son système d’exploitation pour appareils portables, Chrome, son navigateur internet, YouTube, Google TV ou Google+, le réseau social maison.
“Il est crucial (pour Google) d’attirer les talents”, estime Charles Golvin, un analyste du cabinet de conseils Forrester.
Pour Google comme pour les autres géants du secteur, à commencer par Apple, “il ne s’agit pas tant de savoir qui aura le plus d’applications, mais de savoir qui arrivera avec la prochaine innovation”, poursuit-il.
Cette conférence intervient au moment où Google est sous pression pour harmoniser les différentes versions d’Android, qui équipent aussi bien des téléphones portables que des tablettes.
Alors que les applications conçues pour iOS, le système d’exploitation d’Apple, peuvent fonctionner avec l’ensemble des appareils de la marque, les développeurs doivent modifier leurs programmes en fonction de telle ou telle mouture d’Android.
Apple a d’ailleurs fait une démonstration de plusieurs nouveaux produits lors de sa propre conférence il y a deux semaines à San Francisco. Le groupe de Cupertino en a profité pour présenter son propre service de cartographie, qui entrera en concurrence frontale avec Google Maps –signe de la compétition à plusieurs niveaux à laquelle se livrent les grands groupes du secteur.
Une tablette baptisée “Nexus”? “Apple essaie de convaincre les développeurs que sa plateforme dispose de la plus large audience (…), et Google fait la même chose avec Android, Chrome” et ses autres produits, remarque M. Golvin.
Mais si on en croit des fuites dans la presse spécialisée, la star de la conférence pourrait bien être une tablette informatique conçue en collaboration avec le constructeur taïwanais Asus et baptisé “Nexus”, nom déjà utilisé par Google lors du lancement de son premier smartphone, fruit d’un partenariat avec HTC.
Cette tablette dotée d’un écran de 7 pouces (18 centimètres) pourrait être vendue avec la dernière version d’Android (dite “Jelly Bean”) au prix de 199 dollars, soit le même prix que la tablette Kindle Fire d’Amazon, et 200 dollars moins cher que l’ogre du secteur, l’iPad d’Apple, dont l’écran est plus grand (9,7 pouces).
“Les lecteurs (de livres électroniques) préfèrent les écrans de sept pouces”, remarque Rob Enderle, un spécialiste de la Silicon Valley. “Amazon doit sortir un nouveau Kindle et Google pourrait bien vouloir le concurrencer”.
Google entend également damer le pion à Microsoft, qui a dévoilé la semaine dernière sa propre tablette, “Surface”, pourvue d’un nouveau système d’exploitation ambitieux, Windows 8.
La “Google I/O” permettra aussi de savoir quels sont les projets de Google en matière d’intégration à la télévision –Google TV– et de réseaux sociaux. Ce n’est un secret pour personne: Google+, lancé pour contester l’empire de Facebook, peine encore à trouver son rythme de croisière.
“Google est à la lutte avec Facebook et il sera intéressant de voir quel va être son prochain coup”, explique Ray Valdes, un expert du cabinet Gartner.
En plein boom de l’informatique dématérialisée (“cloud computing”), “je surveillerai aussi de près comment (Google) compte accélérer le mouvement”, ajoute M. Valdes.