Confronté, comme bon nombre d’opérateurs économiques, à une instabilité sociale à laquelle il n’était pas habitué avant le 14 janvier 2011, Poulina Group Holding est en train de se donner les moyens d’en amortir –à défaut de pouvoir l’annihiler- l’impact sur ses performances.
Si pour la Tunisie, le 14 janvier 2011 et ses suites ont l’effet d’un tremblement de terre, pour Poulina Group Holding (PGH) ce fut un véritable tsunami social. Car le groupe qui, jadis, s’enorgueillissait de ne pas connaître de grèves, ou si peu, en a fait la découverte et en bave même depuis près d’un an et demi. PGH en a vu de toutes les couleurs: de la demande d’abandon de la sous-traitance et l’intégration d’intérimaires à l’adoption d’une nouvelle convention collective à la demande du syndicat, en passant par la révision de l’horaire du travail, le reclassement de certains employés, la majoration des salaires et primes et … l’exigence du départ de premiers responsables de sociétés.
Si elle a accepté de discuter et de satisfaire la plupart des demandes à caractère syndical et matériel, la direction du groupe a fermement refusé de laisser le personnel s’immiscer dans ce qui ne le regarde pas et qui, selon elle, relève du conseil d’administration seul «habilité à révoquer un dirigeant». Ceci pour la gestion immédiate.
Mais sachant que plus rien ne sera comme avant en matière de relations entre employeurs et employés dans la Tunisie post-14 janvier 2011, les dirigeants sont en train de s’interroger sur les moyens de faire face au changement radical du climat social.
Une première mesure a déjà été prise et annoncée lors de l’assemblée générale ordinaire de Poulina Group Holding ayant statué sur les résultats du groupe en 2011: à l’avenir, le groupe investira de plus en plus dans les nouveaux secteurs à forte valeur ajoutée et nécessitant un personnel fort qualifié et de moins de moins dans les domaines classiques à forte densité de main-d’œuvre –la catégorie qui aujourd’hui pose le plus problème.
PGH va également travailler sur la prévention des malaises pour ne pas devoir réagir pendant les crises mais avant qu’elles n’éclatent. Et à cet effet, le groupe va, à l’instar d’autres entreprises et groupes tunisiens et étrangers opérant en Tunisie, recruter un psychologue du travail. Le but étant, comme l’explique l’appel à candidatures lancé le week-end dernier, «de soutenir» la stratégie de développement et de croissance.
Pour ce faire, le psychologue du travail qui sera recruté sera appelé à conseiller, orienter et accompagner des salariés et les acteurs des entreprises du groupe dans quatre domaines: recrutement (sélection, interprétation des tests, entretien, et prise de décision), communication interne (écoute, soutien et conseil aux différents membres des unités), évaluation et gestion des compétences, et climat social (observation et analyse des comportements individuels et collectifs).
Toutefois, l’efficience de toutes ces mesures restera sans doute tributaire de l’évolution de la situation dans le pays. Une tendance vers la stabilisation en accroîtra probablement l’impact, alors que la persistance ou, pire, l’aggravation de la tension actuelle le limitera singulièrement.
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