Polémique sur le mot “juif” : accord trouvé entre Google et des associations

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Le logo de Google (Photo : Karen Bleier)

[27/06/2012 11:36:06] PARIS (AFP) Une médiation judiciaire a permis de clore le litige entre Google et des associations antiracistes qui exigeaient que le moteur de recherche ne puisse plus associer automatiquement le mot “juif” aux noms faisant l’objet de requêtes, ont annoncé mercredi les deux parties.

Aucune précision n’a été donnée sur les contours de cet accord, la médiation ordonnée en mai par le tribunal de grande instance de Paris ayant été secrète.

Les associations se sont formellement désistées mercredi matin de leur action en justice lors d’une audience devant la juge des référés du TGI de Paris Martine Provost-Lopin. Ce désistement a été accepté par Google, a constaté l’AFP.

Au centre du contentieux se trouvait la fonctionnalité Google Autocomplete ou saisie semi-automatique, qui permet de proposer à l’internaute, quand il entre une requête dans la barre de recherche Google, d’autres demandes sur la base notamment des requêtes faites par d’autres internautes, ce qui simplifie les recherches.

Six organisations antiracistes affirmaient que les utilisateurs de Google étaient “quotidiennement confrontés à l’association non sollicitée et quasi systématique du terme +juif+ avec les patronymes des personnes les plus en vue dans le monde de la politique, des médias ou des affaires”.

Ce faisant, Google Autocomplete enfreint la loi réprimant la constitution de fichiers ethniques, dénonçaient l’Union des étudiants juifs de France, J’accuse!-Action internationale pour la justice, SOS Racisme, le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap), la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra) et Mémoire 2000.

Un porte-parole de Google France avait expliqué que les résultats des requêtes sur Google étaient “générés de manière totalement automatique, sur la base de critères purement algorithmiques correspondant notamment à la popularité des requêtes saisies par les internautes”.

Et mercredi, le mot “juif” continuait d’être associé aux noms de personnalités politiques par Google Autocomplete dans la barre de recherche.

Pour autant, l’avocat de Mémoire 2000, Me Bernard Jouanneau, s’est félicité au nom des associations du résultat de la médiation.

Les associations “se félicitent que la mesure de médiation ordonnée par Mme le président Provost-Lopin, sous l’égide de M. Jean-Pierre Mattei, ait permis de dégager les axes d’une fructueuse coopération en matière de lutte contre le racisme et l’antisémitisme qui met fin au litige”, a-t-il dit aux journalistes, en lisant un communiqué commun.

Google s’est également refusé à expliquer l’accord trouvé avec les associations.

“Google soutient les initiatives d’éducation et d’information contre le racisme et l’antisémitisme”, a déclaré un porte-parole de Google France. “Nous accompagnerons les associations dans le développement et la promotion de projets pour sensibiliser les internautes aux valeurs de tolérance et de respect.”