Banque : l’italienne BMPS ferme des centaines d’agences pour se redresser

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ésident de la banque italienne BMPS Alessandro Profumo à Milan en septembre 2010 (Photo : Giuseppe Cacace)

[27/06/2012 16:47:46] MILAN (Italie) (AFP) Aidée par l’Etat italien pour renforcer ses fonds propres, Banca Monte dei Paschi di Siena (BMPS), la plus vieille banque du monde, a dévoilé mercredi une sévère cure de redressement passant par la fermeture de centaines d’agences et une réduction massive de ses effectifs.

“Capital, liquidité, rentabilité soutenable”: le tandem formé par le directeur général Fabrizio Viola et le président Alessandro Profumo (ancien patron du géant UniCredit), nommés cette année pour redresser le groupe, a affiché ses priorités en présentant son plan stratégique 2012-2015.

Dans l’impossibilité de trouver des capitaux privés, la banque de Sienne (centre) a été contrainte de faire appel à l’aide de l’Etat pour se mettre en conformité avec les exigences de l’autorité bancaire européenne (EBA) en terme de fonds propres.

Alors que le gouvernement de Mario Monti s’était dit prêt mardi à lui apporter jusqu’à 2 milliards, la banque a indiqué qu’elle lui emprunterait un montant “estimé à 1,5 milliard d’euros” d’ici “la fin de l’année”.

Entre cette nouvelle aide et la substitution d’une première aide de 1,9 milliard obtenue en 2009, en pleine crise financière, BMPS émettra au total 3,4 milliards d’obligations réservées à l’Etat et s’engage à lui rembourser 3 milliards d’ici 2015.

Très exposée à la dette italienne, BMPS devait trouver 3,267 milliards d’ici fin juin pour répondre aux exigences de l’EBA, revues en hausse fin 2011 afin de renforcer les banques face à la crise de la zone euro.

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énérale de la Piazza del Campo à Sienne, capitale de la Toscane et siège historique de la banque BMPS

La banque, fondée en 1472, avait déjà pris des mesures mais 1,3 milliard d’euros manquait encore à l’appel pour atteindre un niveau de fonds propres “durs” de 9%.

Afin d’améliorer sa rentabilité, la banque, qui a accusé une perte massive de 4,69 milliards en 2011, a dévoilé des mesures draconiennes d’économies.

BMPS –qui était devenue la troisième banque de la péninsule avec l’acquisition, trop coûteuse selon les analystes, d’Antonveneta en 2007– va réduire drastiquement son réseau en fermant 400 agences sur un total de plus de 2.900.

Ses effectifs seront réduits massivement de 4.600 personnes, sur 31.170 fin 2011, soit de près de 15%, entre les fermetures d’agences, les cessions dont celle de Biverbanca, l’externalisation de ses activités de “back-office” et des départs en pré-retraite.

Sur le plan financier, la banque table, grâce à ces mesures, sur un bénéfice net d’environ 630 millions d’euros en 2015. Ses revenus devraient en revanche reculer de 1% par an entre 2011 et 2015.

Furieux, les syndicats ont dénoncé “l’incapacité absolue” de la direction qui a promis de son côté d'”éviter” des conséquences sociales trop lourdes et a assuré que les 2.300 emplois concernés par l’externalisation seraient préservés.

Les analystes de Kepler Capital Markets ont salué en revanche un plan d’économies “jamais effectué auparavant en Italie”.

A la Bourse de Milan, après avoir fortement progressé dans la matinée, l’action BMPS a clôturé sur une légère hausse de 0,47% à 0,1916 euro dans un marché en forte progression de 2,58%.

Toujours en vue de renforcer ses fonds propres, BMPS a annoncé en outre qu’elle voulait augmenter son capital pour un montant maximum de 1 milliard d’euros d’ici cinq ans et adopter une politique de dividende “prudente”.

Sur le front de la liquidité, la banque a assuré enfin qu’elle comptait ne plus avoir “aucune dépendance à l’égard de la Banque centrale européenne” alors qu’elle s’alimente en grande partie actuellement au guichet de l’institution de Francfort.