à Bruxelles, le 27 février 2012 (Photo : Dirk Waem) |
[27/06/2012 17:22:18] PARIS (AFP) Dexia a fait mercredi un grand pas vers l’achèvement de son démantèlement en retenant trois finalistes pour la cession de sa filiale de gestion d’actifs et en revoyant sa gouvernance, avec le départ du président de son conseil d’administration.
La banque franco-belge en faillite, lancée dans un plan de cessions depuis octobre 2011, a indiqué être entrée dans la “phase finale” des négociations avec “trois investisseurs internationaux” en vue de la vente de Dexia Asset Management, dernière étape de son programme de vente d’actifs.
Dexia n’a pas nommé les trois prétendants retenus.
La banque a notamment déjà entrepris la cession de Dexia Banque Belgique (rebaptisée Belfius Banque et Assurances), de sa filiale luxembourgeoise (Dexia Banque Internationale au Luxembourg), de sa filiale turque Denizbank, ainsi que de sa part de 50% dans la coentreprise de conservation de titres qu’elle détenait avec la Banque royale du Canada.
La banque a également engagé un processus de reprise des activités de financement des collectivités locales françaises de Dexia Crédit Local par une banque des collectivités, fruit d’une coopération entre la Banque Postale et la Caisse des dépôts.
“En neuf mois, Dexia a conduit six opérations de cession qui, en excluant la vente de Dexia AM, représentent un montant d’environ 8,7 milliards d’euros et un impact estimé de plus de 280 milliards d’euros sur le bilan consolidé du groupe”, a souligné l’établissement franco-belge dans son communiqué.
En parallèle, le départ du président belge de son conseil d’administration, Jean-Luc Dehaene, déjà annoncé, est devenu effectif après que ce dernier eût proposé sa démission, acceptée par les autres administrateurs.
Début mai, M. Dehaene avait indiqué au cours de l’assemblée générale des actionnaires du groupe qu’il quitterait ses fonctions “au plus tard le 30 juin”, avec l’administrateur délégué, le français Pierre Mariani.
à Bruxelles en mars 2009 (Photo : Eric Lalmand) |
M. Mariani a lui aussi proposé sa démission au conseil d’administration mercredi mais il lui a été demandé de conserver son poste jusqu’à l’approbation des comptes du premier semestre et d’assurer la présidence de la filiale turque Denizbank et de la filiale de gestion d’actifs Dexia Asset Management jusqu’à la conclusion de leur cession.
Dexia doit présenter ses résultats semestriels le 3 août.
Karel De Boeck, ancien administrateur délégué de la banque belgo-néerlandaise Fortis, a été désigné pour assurer par intérim la présidence du conseil d’administration de Dexia. Il sera aussi proposé pour les mêmes fonctions au sein de Dexia Crédit Local.
Bernard Herman, un consultant ancien de Dexia, succèdera à Jean-Luc Dehaene au poste d’administrateur de la banque.
Le comité de direction sera pour sa part réduit à trois membres à compter du 1er juillet, soit un président, un directeur financier et un directeur des risques, afin de s’adapter au nouveau périmètre du groupe.
La Belgique, la France et le Luxembourg se sont entendus fin 2011 pour garantir le financement de Dexia, première banque victime de la crise de la dette souveraine, à hauteur de 90 milliards d’euros et lui permettre de mener à terme son démantèlement.
La banque avait déjà été frappée de plein fouet par la crise de 2008. Pour lui éviter la faillite, les trois pays l’avaient renflouée à hauteur de 6,4 milliards d’euros et lui avaient déjà apporté des garanties publiques.