Un panneau indiquant une saisie devant une maison de Stockton en Californie, en avril 2008 (Photo : Justin Sullivan) |
[27/06/2012 19:22:10] LOS ANGELES (AFP) Stockton, une ville californienne de près de 300.000 habitants, s’est déclarée en cessation de paiement après une longue crise budgétaire, devenant la plus grosse municipalité américaine à faire faillite, a-t-on appris mercredi auprès des autorités de la ville.
Le conseil municipal de Stockton, un port fluvial situé à une centaine de kilomètres à l’est de San Francisco, a entériné mardi soir la faillite de la ville, après l’échec de négociations avec ses créanciers.
Un plan d’urgence a été adopté, prévoyant de lancer le processus de restructuration de la dette dans le cadre du code américain des faillites.
“La ville enclenchera (la procédure) d’ici à vendredi”, a précisé mercredi à l’AFP Connie Cochran, porte-parole de la mairie.
Les fonds généraux, qui financent les services publics — police, pompiers, bibliothèques… — sont en déficit de 26 millions de dollars, sur un budget annuel total de 155 millions, précise un communiqué de la municipalité.
Le budget total de Stockton s’élève à 521 millions de dollars, dont 366 millions sont sécurisés et ne peuvent servir à éponger le déficit.
Sur les trois dernières années, la ville a dû faire 90 millions de dollars d’économies pour colmater son budget, “en réduisant les salaires et retraites de ses employés”, précise le communiqué.
“La ville est déjà insolvable pour ses dépenses courantes et continuer à réduire les dépenses finirait pas porter atteinte à la santé et à la sécurité des citoyens”, explique la municipalité.
“C’est la décision la plus difficile et la plus déchirante que nous ayons été amenés à prendre”, a déclaré le maire, Ann Johnston.
Le plan d’urgence, en vigueur pendant le processus de restructuration, prévoit l’arrêt du remboursement des dettes, de nouvelles baisses de salaires pour les fonctionnaires et l’abandon de la contribution financière de la ville aux assurances maladies des retraités.
Stockton, comme beaucoup de villes américaines, a subi de plein fouet la crise immobilière. Après avoir beaucoup construit, elle est aujourd’hui la deuxième ville des Etats-Unis en termes de taux de saisies.
C’est aussi la deuxième ville la plus violente de Californie après Oakland, dans la banlieue de San Francisco.