à Paris (Photo : Eric Piermont) |
[28/06/2012 10:27:47] PARIS (AFP) Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a indiqué jeudi qu’il allait proposer la nomination de Jean-Pierre Jouyet, président de l’Autorité des marchés financiers (AMF) et proche de François Hollande, à la tête de la Caisse des dépôts et consignations (CDC).
Dans un communiqué, Matignon précise que “les commissions intéressées de l’Assemblée nationale et du Sénat se prononceront sur ce projet de nomination dans les conditions prévues par l’article 13 de la Constitution, après que la commission de déontologie aura rendu son avis”.
La nomination de M. Jouyet, ancien membre du gouvernement sous la présidence Sarkozy, était pressentie depuis plusieurs semaines. Le mois dernier, le journal Le Monde avait affirmé déjà que François Hollande souhaitait nommer l’ancien directeur-adjoint de cabinet de Lionel Jospin à Matignon à la tête de la CDC, ajoutant que dans ce cas, Xavier Musca, ex-secrétaire général de l’Elysée qui lorgnait lui aussi sur ce poste, lui succèderait à l’AMF.
Plusieurs sources gouvernementales contactées par l’AFP avaient confirmé que cette nomination était envisagée “après les législatives” des 10 et 17 juin.
“Aucune décision n’est prise. Le choix en revient aux autorités publiques compétentes. Ma volonté est de servir l’intérêt public comme je le fais déjà à l’Autorité des marchés financiers”, avait dit à l’AFP M. Jouyet.
Nicolas Sarkozy avait décidé en janvier de geler les nominations à la tête des établissements publics jusqu’à la présidentielle, “dans un souci démocratique”. Sa décision avait entraîné la désignation d’un directeur général par intérim de la Caisse des dépôts, Antoine Gosset-Grainville, qui a remplacé, début mars, Augustin de Romanet, dont le mandat arrivait à son terme.
“La compétence (de Jean-Pierre Jouyet) est incontestable”, a commenté à l’AFP le président de la commission des Finances du Sénat, Philippe Marini (UMP), pour qui M. Jouyet “a un très beau parcours”. Rappelant la proximité de MM. Jouyet et Hollande, issus de la même promotion Voltaire de l’Ecole nationale d’administration (ENA), M. Marini a néanmoins estimé que “compte tenu de cette situation, à chaque fois que la CDC prendra une décision, on pensera que c’est le président qui l’a prise”.
“Cela peut être tantôt une force, tantôt un handicap”, a-t-il considéré.