Opel va présenter un plan pour tenter de renouer avec le succès

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à Ellesmere Port, en Grande-Bretagne, le 17 mai 2012 (Photo : Paul Ellis)

[28/06/2012 10:56:43] FRANCFORT (AFP) Le constructeur automobile allemand Opel, filiale de l’américain General Motors, présente jeudi, au cours d’un conseil de surveillance, un plan de développement pour la marque, foyer de pertes depuis de nombreuses années.

Cette offensive va permettre au constructeur de redevenir rentable “sur la durée”, a promis la semaine dernière son patron Karl-Friedrich Stracke lors d’un congrès automobile à Monte Carlo.

General Motors n’en est pas à sa première tentative pour remettre sur pied son enfant terrible. En 2010, le groupe avait adopté un plan de restructuration qui s’est traduit par la suppression de 8.000 emplois sur 48.000 en Europe et par la fermeture de l’usine d’Anvers (Belgique).

A l’issue de ce grand ménage, les syndicats avaient obtenu la garantie que le constructeur ne procéderait à aucun licenciement économique ni à aucune fermeture d’usine en Allemagne d’ici à fin 2014.

Mais les coûts de production et les surcapacités sont à nouveau dans la ligne de mire d’Opel, sommé par sa maison-mère de renouer avec les bénéfices.

Les contours du plan envisagé ont été en grande partie dévoilés par GM et Opel il y a deux semaines, avec l’annonce de négociations avec les syndicats et les représentants du personnel pour prolonger jusqu’à fin 2016 l’accord empêchant les licenciements économiques.

Opel a également offert un répit à l’usine allemande de Bochum (ouest) régulièrement donnée comme condamnée à partir de 2015: le fabricant automobile propose de faire fonctionner ce site qui emploie 3.200 personnes jusqu’à la fin de la production de la Zafira, soit jusqu’à fin 2016.

Rainer Einenkel, chef du comité d’entreprise de Bochum, veut croire à l’avenir du site, même si la direction s’est refusée à y prévoir de nouvelles productions dans les conditions de marché actuelles.

“J’ai déjà entendu parler de tellement de projets de fermeture par le passé, et nous sommes encore là. Tant que nous construirons des voitures, je croirai à l’avenir de Bochum”, a déclaré M. Einenkel à l’AFP.

En contrepartie de ces garanties, les salariés ont été priés de contribuer à l’effort de redressement en acceptant le report de la hausse des salaires (+4,3%) décidée au terme d’un accord conclu en mai dans la métallurgie.

Les négociations sur ces différents points doivent toucher à leur fin au plus tard fin octobre, a indiqué le syndicat IG Metall.

Le conseil de surveillance de jeudi devrait donc surtout préciser la stratégie de la marque à l’éclair, alors qu’Opel et son pendant britannique Vauxhall ont déjà fait part de leur intention de lancer 23 nouveaux modèles entre 2012 et 2016.

Pour Stefan Bratzel, expert automobile allemand, “la réduction des coûts est une étape nécessaire mais pas suffisante et Opel doit faire un gros travail du côté de la production, c’est-à-dire des nouveaux modèles”.

Mise à mal par des problèmes de qualité dans le passé, la marque a désormais “besoin d’une image de gagnant”, estime ce professeur du centre de recherche de Bergisch-Gladbach (ouest), interrogé par l’AFP.

Elle doit empiéter sur de nouveaux segments, ce qu’elle a commencé à faire par exemple avec un petit 4×4 citadin (SUV) nommé Mokka, commercialisé à partir de fin 2012.

Opel étudie en outre la possibilité de produire sur ses sites des modèles d’autres marques. Chevrolet, autre marque de GM, est évoqué par les analystes, mais également PSA. GM s’est rapproché en février du constructeur français en entrant dans son capital à hauteur de 7%.

Leur coopération doit se traduire par une mutualisation de leurs achats de biens et de services et la mise en commun des plates-formes de production.

Autre axe de développement, Opel entend déployer ses ailes hors d’Europe avec le soutien espéré de sa maison-mère et devenir visible sur des marchés en pleine croissance comme la Turquie, la Russie ou encore la Chine, où ses ventes sont pour l’instant anecdotiques.