Arkema investit 70 millions dans la production de polymère fluoré dans le Rhône

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ège du géant de la chimie Arkema à Colombe en banlieue parisienne, le 15 décembre 2008 (Photo : Bertrand Guay)

[28/06/2012 20:31:45] LYON (AFP) Le chimiste Arkema a confirmé jeudi investir 70 millions d’euros dans le développement de la production de polymère fluoré, utilisé notamment dans le photovoltaïque, sur son site de Pierre-Bénite (Rhône), quatre mois après l’avoir “gelé” suite à une opposition des salariés.

Ce plan d’investissement du leader mondial du polymère fluoré prévoit d’augmenter de plus de 50%, en 2014, la production du polyfluorure de vinylidène (PVDF) Kynar, un polymère fluoré utilisé notamment pour le revêtement industriel, les panneaux photovoltaïques ou les batteries lithium-ion.

“Ce produit technologique est en forte croissance et on souhaite renforcer nos capacités pour faire face aux demandes européennes. Le site de Pierre-Bénite doit être compétitif et de taille mondiale”, déclare à l’AFP le directeur de la communication externe du groupe, Gilles Galinier.

Annoncé depuis juillet 2011, selon les syndicats, ce projet de développement avait été retiré fin février après une grève des salariés sur les deux sites concernés de Pierre-Bénite et de Saint-Auban (Alpes-de-Haute-Provence).

En cause, selon les employés, une réorganisation du travail et de nouveaux rythmes qui équivalaient à “faire plus avec le même effectif”.

“Nous ne sommes pas contre cet investissement mais nous nous élevons contre le plan de réorganisation qui va avec. Pour nous, une unité de production en plus doit vouloir dire des créations de postes en plus”, explique à l’AFP Nicolas Avinin, secrétaire de la CGT sur le site de Pierre-Bénite.

Pour le directeur de la communication, le projet d’investissement avait été “gelé le temps de la discussion avec les syndicats”.

A Saint-Auban, qui fabrique la matière première nécessaire aux productions réalisées sur le site de Pierre-Bénite, un effort de productivité a été demandé et accepté, soit le non-remplacement d’une vingtaine de départs en retraite entre 2012 et 2015, précise M. Galinier.

“On nous a fait du chantage à l’investissement. Ce projet est passé mais nous ne sommes pas prêts à faire des sacrifices sur nos conditions de travail”, poursuit Nicolas Avinin, qui ajoute qu’il n’y a pas de grève prévue mais une “assemblée générale avec l’ensemble des salariés” très prochainement.